New York (awp/afp) - JPMorgan Chase et Goldman Sachs ont bénéficié au deuxième trimestre du rebond de l'économie après la pandémie et des comptes solides de leurs clients, particuliers comme entreprises, qui ont permis de compenser la baisse de l'activité des traders.

Sur la même période l'an dernier, les grandes banques américaines avaient mis des milliards de côté pour faire face à une récession et aux éventuels défauts de paiement de leurs clients.

Depuis, la campagne de vaccination contre le Covid-19 aux Etats-Unis a permis à l'économie de se reprendre. Les particuliers et les sociétés ont recommencé à dépenser, tout en continuant à profiter des économies réalisées au plus fort de la pandémie.

JPMorgan Chase, qui avait augmenté ses réserves de 8,9 milliards de dollars au deuxième trimestre 2020, a ainsi pu les réduire de 3 milliards de dollars sur la même période en 2021.

Son bénéfice net s'est envolé de 155%, pour atteindre 11,9 milliards de dollars.

La santé financière des consommateurs "reste exceptionnellement solide", a souligné Jamie Dimon, le patron de JPMorgan Chase, dans un communiqué.

Remboursements anticipés ___

Dans la division de banque aux particuliers, "les dépenses des cartes de débit et crédit ont progressé de 45%" par rapport au deuxième trimestre 2020, "ou de 22% par rapport au deuxième trimestre 2019, avant la pandémie", a-t-il remarqué.

JPMorgan Chase, la première banque américaine par actifs, a vu les dépenses accélérer aussi bien pour les activités de tourisme et de loisirs que pour l'achat de maisons ou de voitures.

Revers de la médaille: les particuliers ont aussi plus d'argent pour rembourser leurs emprunts et les dépenses effectuées avec leurs cartes de crédit.

"C'est une situation saine pour les consommateurs. Mais cela a freiné la croissance de nos prêts", a souligné le directeur financier de la banque Jeremy Barnum, lors d'une conférence avec des journalistes.

A cela s'ajoute le fait que la Banque centrale américaine (Fed), pour continuer à soutenir la reprise de l'économie, laisse les taux d'intérêt à un très bas niveau.

Résultat: le revenu net d'intérêt de la banque, la différence que la banque récupère entre les intérêts gagnés sur les prêts et ceux versés sur les dépôts, a reculé de 8%.

La situation sur ce front va s'améliorer dans les mois à venir, a assuré M. Dimon.

"On est optimiste pour l'économie, ce qui devrait, pensons-nous, alimenter l'inflation et faire monter les taux", a-t-il remarqué lors d'une conférence téléphonique avec des analystes.

La poussée actuelle de l'inflation, qui a accéléré en juin pour atteindre +5,4% par rapport au mois de juin 2020, est "peut-être un peu plus forte que ce que la Fed pense", a-t-il ajouté. "Mais ce n'est pas un problème tant qu'on a une forte croissance."

Banquiers d'affaires occupés ___

Les entreprises profitent parallèlement de la bonne santé de l'économie pour mener de nombreuses opérations de fusions-acquisitions ou pour entrer en Bourse, sollicitant au passage les banquiers d'affaires.

Chez JPMorgan Chase, leurs commissions ont augmenté de 25%.

Chez Goldman Sachs, les revenus générés par la division de banque d'investissement ont progressé de 36%.

Petite ombre au tableau: les revenus tirés du courtage d'actions, de matières premières, de devises et d'autres produits financiers, qui avaient particulièrement profité de la forte volatilité des marchés au deuxième trimestre 2020, ont baissé. De 28% chez JPMorgan Chase, de 32% chez Goldman Sachs.

L'établissement dirigé par David Solomon a vu son bénéfice net grimper à 5,3 milliards de dollars, contre 197 millions au deuxième trimestre 2020.

Le PDG de la banque s'inquiète toutefois d'une possible "résurgence de la pandémie" avec les variants du Covid-19, qui pourrait pousser les pays à prendre des mesures qui ralentissent la croissance, a-t-il souligné lors d'une conférence téléphonique.

"On voit déjà les implications dans des endroits comme Hong Kong, l'Australie et potentiellement dans certaines zones en Europe."

La "propagation rapide" du variant Delta est "l'un des éléments d'incertitude", a aussi estimé le directeur financier de JPMorgan.

Les actions de JPMorgan et de Goldman Sachs reculaient respectivement de 2,7% et de 1,5% à la mi-séance à Wall Street. Mais elles ont beaucoup progressé depuis le début de l'année, de plus de 20% pour JPMorgan, de plus de 40% pour Goldman.

afp/rp