New York (awp/afp) - Les grandes banques américaines ont présenté mercredi des résultats trimestriels en hausse, parfois importante, grâce à l'essor des revenus dans les activités de marché et la banque d'affaires et avant une seconde présidence Trump que Wall Street envisage avec un brin d'optimisme.

Les poids lourds JPMorgan Chase, plus grande banque américaine en termes d'actifs, et Goldman Sachs ont notamment profité de l'absence des charges exceptionnelles subies en 2023 après la chute de la Silicon Valley Bank.

Les créances douteuses sont également restées stables à part, pour Wells Fargo notamment, ce qui concerne les cartes de crédit du fait d'une hausse des encours.

Entre octobre et décembre, le bénéfice net de JPMorgan a bondi de 50% à 14 milliards de dollars tandis que celui de Goldman Sachs a plus que doublé, à 3,9 milliards. Chez Wells Fargo, il a progressé de 47% à 5,08 milliards.

Les trois établissements ont signalé la bonne performance des activités de marché grâce à l'évolution des Bourses, en particulier, dans la dernière ligne droite de la course à la Maison Blanche.

Le retour de Donald Trump incite les entreprises à envisager moins de régulation, ce qui devrait, entre autres, stimuler les opérations de fusion-acquisition après l'échec de plusieurs grosses opérations aux Etats-Unis, refusées par les autorités de la concurrence et par le président Joe Biden lui-même.

De son côté, Citigroup est repassée dans le vert avec un bénéfice net de 2,9 milliards de dollars, après une perte de 1,8 milliard un an plus tôt quand elle avait été plombée par plusieurs milliards de dollars de charges et de provisions liées à son exposition en Argentine et en Russie et à sa réorientation stratégique.

Les établissements bancaires n'ont pas été les seuls à profiter de la bonne santé des marchés: BlackRock, premier gestionnaire d'actifs au monde, a connu un quatrième trimestre et une année 2024 record.

Entre octobre et décembre, le groupe a réalisé 5,68 milliards de dollars de chiffre d'affaires (+23%) et dégagé un bénéfice net de 1,67 milliard (+21%).

Sa collecte nette a aussi atteint un sommet, pour le second trimestre consécutif, à 281 milliards de dollars et sur l'ensemble de l'exercice (641 milliards), et son chiffre d'affaires annuel a atteint un niveau inédit et franchi pour la première fois les 20 milliards.

"Les flux nets d'actifs ont atteint 486 milliards de dollars en 2024, portant le cumul des flux nets à 976 milliards de dollars sur les deux dernières années", a relevé Jamie Dimon, patron de JPMorgan, un niveau "impressionnant".

Vers 19H00 GMT, JPMorgan progressait de 1,89%, Goldman Sachs progressait de 5,76%, Citigroup de 7,20%, Wells Fargo de 7,53% et BlackRock de 4,86%.

"Dynamisme"

"Il ne fait pas de doute qu'il y a un certain dynamisme actuellement", a commenté Jeremy Barnum, directeur financier de JPMorgan, faisant allusion à un regain d'activité dans le "pipeline" des projets de fusion-acquisition (M&A).

"Tous les yeux sont vraiment focalisés sur les Etats-Unis", a renchéri Mark Mason, son homologue chez Citigroup, précisant que le volume de projets de M&A (fusions et acquisitions) dans lequel la banque est conseil était "très élevé".

Un regain de ces opérations représenterait une manne pour les banques d'affaires, qui perçoivent des commissions.

Et un assouplissement de la réglementation, en particulier liée aux tests de résistance, pourrait permettre aux établissements de procéder à des réallocations de capitaux pour pouvoir accorder davantage de prêts, ou être plus généreux envers leurs actionnaires.

Goldman Sachs a d'ailleurs identifié "l'amélioration" de l'environnement réglementaire comme l'un des piliers de ses activités futures.

"Avec un meilleur contexte opérationnel et une confiance croissante des patrons, nous tirons avantage (du plan d'entreprise) One Goldman Sachs pour continuer à servir nos clients avec excellence et pour créer davantage de valeur pour nos actionnaires", a relevé David Solomon, patron de la banque.

Sur un plan plus général, au quatrième trimestre, "l'économie américaine a été résiliente. Le chômage est resté relativement bas et les dépenses des consommateurs sont restées de bonne tenue, y compris pendant la saison des Fêtes", a commenté de son côté M. Dimon.

"Les entreprises sont plus optimistes à propos de l'économie", a ajouté celui qui est considéré comme l'un des plus puissants dirigeants au monde.

En revanche, il a souligné le risque d'un maintien de l'inflation élevée et a insisté sur le contexte géopolitique international, le qualifiant encore "de plus dangereux et plus compliqué depuis la Seconde Guerre mondiale"..

afp/rp