Ces derniers sont marqués notamment par le recul prononcé de ses activités de conseil, avec des revenus qui diminuent d'un quart sur ce segment.

Goldman se retire également de son activité banque de détail, qui au final n'aura jamais réussi à décoller. Elle encaisse ce trimestre une dépréciation d'actifs de l'ordre de $504 millions sur GreenSky, racheté il y a deux ans.

Cette retraite est un coup dur pour David Solomon, instigateur de cette poussée dans la banque de détail, aux commandes de l'institution depuis fin 2018 et sur la sellette depuis quelques temps.

Solomon aura d'autant plus de mal à justifier son échec que les grands rivaux de Goldman — JPMorgan et Bank of America — affichent pour leur part des résultats records grâce à leurs activités de banque universelle, fortement soutenues par la remontée des taux.

Depuis quinze ans, Goldman est valorisé en bourse dans un "range" très bien borné entre x8 et x12 les profits. Le titre évolue en ce moment à ce niveau plafond : si l'histoire sert de guide, une correction pourrait s'amorcer très prochainement.

En effet, le bénéfice par action a explosé durant la pandémie — passant carrément du simple au double — mais ceci s'expliquait par une série de dégraissages et un contexte de marché tout simplement bullesque.

On observe une normalisation ce niveau, avec un bénéfice par action qui revient progressivement vers sa moyenne à dix ans de $5-$6 par trimestre, soit $20-$25 par an. 

Le nombre d'actions en circulation a été réduit d'un quart en quinze ans. Cependant, net des rémunérations en stock-options qui ont atteint récemment des niveaux scandaleux, les rachats de titres se sont réduits à trois fois rien durant le mandat de Solomon. 

Plutôt que de gaspiller des ressources dans une poussée ratée vers la banque de détail, il aurait fait davantage de sens de mettre le paquet sur les rachats d'actions lorsque le titre languissait à son plancher de valorisation de x8 les profits.