New York (awp/afp) - La Bourse de New York évoluait en nette baisse mardi, refroidie, après un long week-end, par des résultats décevants dans le secteur de la distribution mais aussi par les tensions géopolitiques.

L'indice Dow Jones glissait de 1,20%, le Nasdaq de 1,130% et l'indice élargi S&P 500 de 1,11% vers 14H55 GMT, après un jour férié aux Etats-Unis lundi en observation du President's Day.

Les rendements obligataires bondissaient sur leur lancée de la semaine d'avant. Le taux sur les bons à dix ans grimpait à 3,93% contre 3,81% à la dernière clôture. Celui à deux ans, encore plus sensible à l'inflation et à la hausse des taux, avançait à 4,71% contre 4,61%.

Dans la foulée, le dollar, valeur refuge, gagnait aussi du terrain, en hausse de 0,18% pour le Dollar Index vers 14H40 GMT.

La semaine allait être chargée en nouvelles macro-économiques avec le compte-rendu (les "minutes") de la dernière réunion de la banque centrale (Fed) mercredi et la deuxième estimation de la croissance au dernier trimestre jeudi.

Les marchés guetteront surtout vendredi l'indice PCE d'inflation --la mesure de l'évolution des prix la plus suivie par la Fed--, ainsi que les dépenses de consommation des Américains.

"C'est l'indice préféré de la Fed pour jauger l'inflation et il est certain qu'il aura un impact sur le marché", a prévenu Patrick O'Hare de Briefing.com.

Les tensions géopolitiques pesaient aussi sur l'humeur du marché, notait encore l'analyste de Briefing.com pointant à la fois les relations entre la Chine et les Etats-Unis ainsi qu'entre Washington et Moscou, alors qu' approche le premier anniversaire de la guerre en Ukraine.

Le président russe Vladimir Poutine a annoncé mardi que la Russie suspendait sa participation à l'accord New Start sur le désarmement nucléaire, une décision immédiatement accueillie avec "regret" par l'Otan et les Etats-Unis.

"Les acteurs du marché réduisent leur exposition au risque, même s'il est encore trop tôt pour décrire le marché comme étant totalement dans l'aversion au risque", soulignait l'analyste.

Sur le front de la micro-économie, les grands groupes de distribution Walmart et Home Depot ont inquiété les investisseurs avec des projections en dessous des attentes pour 2023, délivrées à l'occasion de leurs résultats.

Walmart, le numéro un du secteur, a affiché des ventes solides au dernier trimestre de son exercice (+7,3% sur un an) mais le groupe craint que l'inflation "tenace" freine le consommateur en 2023, selon son pdg Doug McMillon. Le groupe ne prévoit qu'une croissance de 2% à 2,5% de ses ventes cette année, à périmètre comparable. L'action Walmart reculait de 0,75%.

Quant à la chaîne de magasins de bricolage Home Depot, elle a publié un chiffre d'affaires décevant pour l'ensemble de l'année et elle prévoit même un recul de son bénéfice cette année.

L'enseigne doit faire face à l'inflation persistante mais aussi au fait que la clientèle, très tournée vers les projets bricolage pendant la pandémie, préfère désormais dépenser pour des expériences comme les voyages plutôt que pour des biens. Le titre Home Dépôt chutait de 4,88%.

Dans la foulée, la chaîne d'équipement pour la maison Lowe's perdait aussi 4,42%, les supermarchés Target lâchaient 2,47% et la chaîne de semi-gros Costco 1,80%.

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