Emory Hernandez, 24 ans, affirme avoir développé un mésothéliome, un cancer mortel, dans les tissus entourant son cœur à la suite d'une exposition aux produits de talc de J&J dès son enfance. L'entreprise a nié que son talc contienne de l'amiante, qui est lié au mésothéliome, ou qu'il soit à l'origine de cancers.

Joseph Satterley, avocat de M. Hernandez, a exhorté les jurés du tribunal du comté d'Alameda, en Californie, à rejeter les défenses de l'entreprise et à la tenir pour responsable de la maladie de son client.

"Je peux vous assurer que les preuves seront très solides", a déclaré Me Satterley. "Le mésothéliome est une maladie caractéristique de l'amiante.

Dans un communiqué publié mercredi, J&J a déclaré qu'elle "compatissait profondément avec toute personne souffrant d'un cancer et comprenait qu'elle cherchait des réponses. Cependant, la science ne permet pas d'affirmer que la forme extrêmement rare de mésothéliome en cause dans cette affaire est liée à l'exposition au talc".

Un avocat de J&J devait faire une déclaration préliminaire plus tard dans la journée de mercredi.

En avril, LTL Management, filiale de J&J, a déposé son bilan à Trenton, dans le New Jersey, proposant de payer 8,9 milliards de dollars pour régler plus de 38 000 actions en justice et empêcher que de nouvelles affaires ne soient portées à l'attention du public à l'avenir. Il s'agit de la deuxième tentative de l'entreprise de régler les plaintes relatives au talc par la voie de la faillite, après qu'une cour d'appel fédérale a rejeté une première offre.

Les litiges ont été largement interrompus pendant la procédure de faillite, mais le juge en chef des faillites Michael Kaplan, qui supervise le chapitre 11 de LTL, a autorisé le procès de M. Hernandez à se poursuivre parce qu'il ne devrait vivre que peu de temps.

Même si M. Hernandez obtient gain de cause, il ne pourra pas recouvrer le montant de la condamnation tant que la faillite sera en cours.

Néanmoins, l'issue du procès pourrait influencer la décision d'autres plaignants de se joindre à la proposition de règlement.

Les plaignants de l'amiante cherchent à faire rejeter le dernier dépôt de bilan, en faisant valoir qu'il a été déposé de mauvaise foi pour mettre la société à l'abri d'un litige.

J&J et LTL ont fait valoir que la faillite permet de verser des indemnités de manière plus juste, plus efficace et plus équitable que la "loterie" proposée par les tribunaux de première instance, où certains plaignants obtiennent des indemnités importantes et d'autres rien du tout.