New York (awp/afp) - Les autorités américaines ont ouvert une enquête pour déterminer si Wells Fargo avait enfreint les lois en conduisant des entretiens d'embauche avec des femmes et des personnes issues des minorités pour des emplois déjà attribués, selon le New York Times. L'opération visait, selon l'édition de jeudi du journal, à améliorer les chiffres de la banque en matière de diversité.

Le quotidien a récemment rapporté les témoignages de plusieurs employés du groupe, actuels et anciens, affirmant que des cadres menaient des entretiens avec des personnes représentant la diversité, comme des femmes et des personnes non blanches, pour des postes promis à d'autres candidats. Il s'agissait surtout selon eux d'améliorer les statistiques sur les efforts effectués par la banque pour diversifier ses équipes, conformément à des engagements pris en 2020.

Suite à ces révélations, Wells Fargo a suspendu en début de semaine sa nouvelle politique de recommandations sur les embauches afin que les personnes en charge du recrutement et les responsables "comprennent bien comment ces recommandations doivent être mises en oeuvre", a expliqué l'entreprise dans un communiqué jeudi. "Personne ne devrait passer un entretien sans avoir une réelle chance de recevoir une offre, point final", a aussi affirmé la banque dans ce message publié "en réponse à l'article du New York Times" mais ne confirmant pas l'ouverture d'une enquête.

Wells Fargo affirme que les mesures adoptées depuis 2020 ont permis d'accroître la diversité dans ses rangs mais que leur mise en oeuvre doit être "cohérente". Selon le New York Times, qui cite des personnes proches du dossier, l'enquête a été ouverte par une nouvelle division du bureau du procureur fédéral de Manhattan dédiée aux droits civiques.

Le patron de Wells Fargo, Charles Scharf, avait dû s'excuser en septembre 2020 pour avoir imputé l'absence de diversité dans les plus hauts rangs de son établissement à un manque de personnes noires qualifiées. Il était arrivé moins d'un an plus tôt à la tête de la banque pour redorer la réputation de l'établissement ternie par un retentissant scandale de comptes fictifs et plusieurs autres affaires portant sur ses pratiques commerciales.

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