Zurich (awp) - Les exportations horlogères suisses ont accéléré en juin, permettant aux envois des six premiers mois de l'année d'approcher les valeurs d'il y a deux ans. Etats-Unis et Chine restent les marchés les plus gourmands en garde-temps helvétiques.

Les envois de montres suisses à l'étranger ont crû le mois dernier de 71% sur un an à 1,96 milliard de francs suisses, bénéficiant d'une base de comparaison faible en raison de la crise liée au coronavirus. Ils dépassent de 12,5% les niveaux de 2019 à la même époque.

Cette dynamique a permis au premier semestre de titiller les résultats d'avant la pandémie, affichant une baisse de 0,5% à 10,6 milliards de francs suisses, précise mardi la Fédération de l'industrie horlogère (FH).

Les principaux contributeurs à la croissance ont été les Etats-Unis et la Chine. Le premier pays a enregistré un bond de plus de 200% par rapport à juin 2020, quand le second a connu une envolée de seulement 31%. Un an plus tôt, l'Empire du Milieu avait déjà entamé sa reprise économique après l'explosion de l'épidémie de coronavirus. Comparés aux niveaux d'avant-crise, les chiffres américains ont crû d'un tiers et les chinois ont quasiment doublé.

Hong Kong a bondi de 131% sur un an mais d'à peine 5% par rapport à juin 2019, un gain modeste "à mettre sur le compte d'un effet de base très favorable". De janvier à juin, ces trois destinations ont composé le podium des marchés d'exportation.

Le mois dernier, le Japon (-11,0% sur deux ans), pénalisé par sa situation sanitaire, a terminé un mauvais deuxième trimestre sur un recul marqué. En Europe, les envois ont progressé de plus de 3% sur deux ans. Les exportations vers l'Italie ont crû d'un tiers de manière "surprenante", quand la France, l'Allemagne et l'Espagne ont affiché des reculs.

Ce sont les montres les plus chères qui ont tiré les chiffres vers le haut. La progression des garde-temps dont le prix export dépasse les 3000 francs suisses a atteint 18,1% par rapport à juin 2019. Elle s'avère deux fois plus soutenue que celle des pièces entre 500 et 3000 francs suisses (+9,8%). En dessous de 500 francs suisses, le résultat s'est contracté de près de 14%, quand le nombre de pièces a diminué de 30%.

Les montres en acier et en métaux précieux ont enregistré une progression de respectivement +15,5% et +13,0% par rapport à juin 2019. Les volumes totaux ont plongé de plus de 20%, essentiellement à cause de la catégorie Autres matières et aux garde-temps en acier.

Ces chiffres tendent à confirmer la reprise évoquée par les poids lourds du luxe suisse. Sur les six premiers mois de 2021, les revenus du biennois Swatch Group ont totalisé 3,39 milliards de francs suisses, en hausse de 54,4% à taux de change constant sur un an. D'avril à juin, les recettes de Richemont se sont elles inscrites à 4,4 milliards d'euros (4,8 milliards de francs suisses), soit un bond de 129% à taux de change constant en comparaison annuelle.

La progression des exportations horlogères en juin est meilleure qu'attendu, souligne Patrik Schwendimann, de la Banque cantonale de Zurich. La croissance mensuelle vis à vis de 2019 est la plus solide depuis le début de l'année. L'analyste estime que Swatch et Richemont, grâce à leur structure de coûts faible au moins à court terme, seront en mesure de profiter fortement de l'augmentation des ventes de montres.

A 11h10, la porteur Swatch grimpait de 1,0% à 300,10 francs suisses tandis que Richemont avançait de 0,4% à 107,60 francs suisses, dans un SMI en hausse de 0,7%.

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