Londres (awp/afp) - Le cabinet Ernst & Young (EY) a écopé jeudi d'une amende de près de 4,9 millions de livres (5,7 millions d'euros) pour ses audits défaillants de Thomas Cook en 2017 et 2018, avant la faillite retentissante du voyagiste britannique en 2019.
EY et Richard Wilson, l'associé en charge de l'audit, qui écope, lui, d'une sanction de 105'000 livres (122'000 euros), ont "reconnu de graves manquements aux normes" qui s'appliquent normalement lors d'un audit, a indiqué le régulateur britannique du secteur (FRC) dans un communiqué.
Thomas Cook avait brusquement mis la clé sous la porte en septembre 2019 après 178 ans d'existence.
La faillite du voyagist, à court d'argent après l'échec d'une ultime tentative de recapitalisation, avait provoqué une opération sans précédent de rapatriement de 150'000 vacanciers à travers le monde.
Beaucoup de clients avaient par ailleurs eu les plus grandes difficultés à se faire rembourser leurs réservations.
Le conglomérat chinois Fosun, qui avait racheté la marque, l'avait relancée l'année d'après sur internet - loin du réseau d'agences, d'avions et d'hôtels dont disposait Thomas Cook avant sa faillite - avant de la revendre l'an dernier au groupe polonais eSky.
"Les deux audits ont manqué à leur objectif principal: obtenir l'assurance raisonnable que les états financiers étaient exempts d'anomalies significatives", selon le FRC, pour qui certains manquements dans l'audit de 2018 "étaient particulièrement graves compte tenu de la détérioration des performances commerciales de Thomas Cook" à l'époque.
Cela ne signifie pas que les montants "figurant dans les états financiers (de Thomas Cook) de 2017 ou de 2018 étaient dans les faits erronés", ajoute le régulateur.
De même, "il n'est pas suggéré que les violations étaient intentionnelles, malhonnêtes, délibérées ou imprudentes", précise-t-il dans son communiqué.
"Réaliser des audits de haute qualité demeure notre priorité et nous regrettons profondément que les audits de Thomas Cook de 2017 et 2018 n'aient pas atteint les normes que nous attendions", a réagi EY dans une déclaration transmise à l'AFP.
"Nous sommes déterminés à tirer les leçons de ces erreurs et avons renforcé nos procédures, nos formations et nos directives, ainsi que notre méthodologie d'audit globale, afin de remédier aux problèmes identifiés", a ajouté le cabinet.
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