Londres (awp/afp) - La faillite brutale et la liquidation de Thomas Cook continuent à faire polémique au Royaume-Uni, des auditions parlementaires ayant notamment révélé mercredi que les agences britanniques du voyagiste ont été cédées pour seulement 6 millions de livres.

Dean Beale, directeur général du Service des faillites, organisme public en charge de la liquidation de Thomas Cook au Royaume-Uni, a levé un coin du voile sur la vente des actifs du groupe un mois jour pour jour après sa faillite, lors d'une audition devant la Commission des affaires économiques du Parlement.

Interrogé sur le prix payé par la chaîne Hays Travel pour reprendre les 555 agences de Thomas Cook dans le pays, ce qui pourrait permettre de sauver jusqu'à 2.500 emplois, M. Beale a déclaré que "le chiffre était juste au-dessus de 6 millions" de livres.

Le montant était resté confidentiel jusqu'à présent.

Pressé de justifier la transaction par des députés étonnés du faible montant, le responsable a expliqué que son rôle était de valoriser au mieux les actifs dans l'intérêt des créanciers du groupe.

Le liquidateur public "a estimé qu'il s'agit d'une bonne transaction pour les créanciers", selon M. Beale.

Il a ajouté par ailleurs que les deux cabinets embauchés par les pouvoirs publics pour gérer la liquidation, à savoir KPMG et AlixPartners, avaient touché 11 millions de livres de commissions durant les trois semaines qui ont suivi la chute de Thomas Cook.

C'était une "énorme tâche", a-t-il justifié, qui a mobilisé 300 personnes au sein de ces deux cabinets.

Les événements ayant conduit à la liquidation de ce pionnier des voyages organisés connu dans le monde entier suscitent de nombreuses questions, notamment le refus du gouvernement de voler au secours du groupe, la viabilité de certains de ses actifs comme sa compagnie aérienne, le comportement des dirigeants qui ont touché des bonus pendant que le groupe périclitait, ou encore le rôle des cabinets d'audit.

Tous ces points ont été au coeur de cette semaine d'auditions de la Commission parlementaire qui tente de faire la lumière sur cette banqueroute retentissante et son impact dans le pays.

Les 9.000 employés du groupe ont perdu leur emploi et quelque 140.000 touristes ont dû être rapatriés pendant quinze jours au Royaume-Uni dans une opération inédite menée par les autorités britanniques.

Les syndicats, comme Unite et TSSA, ont eux profité de leurs auditions pour marteler que Thomas Cook aurait dû être sauvé par le gouvernement et que certains actifs comme ceux dans le transport aérien au Royaume-Uni avaient un avenir.

Unite a notamment dévoilé un rapport selon lequel la compagnie aérienne Thomas Cook était rentable et avait intéressé des acheteurs, qui ne souhaitaient toutefois pas payer les 500 à 600 millions de livres demandés.

afp/rp