Francfort (awp/afp) - Le conglomérat industriel Thyssenkrupp a annoncé lundi vouloir poursuivre avec deux consortiums d'investisseurs les discussions pour vendre sa division très rentable dans les ascenseurs, le concurrent finlandais Kone n'étant plus dans la course. Le lucernois Schindler n'était pas intéressé.

Le groupe allemand Thyssenkrupp "a décidé de poursuivre en priorité les négociations" avec les sociétés de capital investissement Blackstone et Carlyle ainsi que le fonds de pension canadien d'un côté et les sociétés d'investissement américaine Advent et britannique Cinven de l'autre, a annoncé Thyssenkrupp dans un communiqué.

"L'objectif est de parvenir rapidement à un accord pour la vente partielle ou totale" de cette branche valorisée par les analystes autour de 17 milliards d'euros, ajoute l'entreprise.

Le fabriquant d'ascenseurs finlandais Kone avait confirmé fin janvier avoir présenté une offre. Mais cette alliance de deux des plus grands acteurs du marché avait d'ores et déjà soulevé des questions concurrentielles.

En Bourse, le titre ThyssenKrupp cédait vers 14h50 GMT 1,83% à 10,99 euros tandis que Kone plongeait à la Bourse de Helsinki de près de 7%.

Introduction en Bourse envisagée

"Si aucun accord n'est trouvé" sur une vente à un des deux consortiums, une entrée en Bourse dès cet été "reste une option", indique Thyssenkrupp.

Le groupe allemand, dont la palette de produits s'étend de l'acier aux sous-marins en passant par les matériaux de construction, avait affiché en 2018/2019 une perte nette de 304 millions d'euros.

Les difficultés s'étaient encore aggravées après l'échec en juin de la fusion dans l'acier de Thyssen avec l'Indien Tata Steel, interdit par les gendarmes européens de la concurrence.

La vente de la division ascenseurs doit notamment dégager de l'argent pour financer la restructuration du groupe, qui compte supprimer au moins 6000 emplois, dont 2000 dans l'acier.

L'avenir de la division ascenseurs est "la priorité" de Thyssenkrupp car le groupe dans son ensemble se trouve "dans une situation extraordinairement difficile", avait indiqué fin janvier la présidente du directoire, Martina Merz.

La semaine dernière, le directeur général de Schindler, Thomas Oetterli, n'avait pas souhaité commenter l'éventuelle fusion entre Kone et la division ascenseurs de ThyssenKrupp. La branche doit déjà faire face à une forte concurrence au niveau des prix et la fusion des deux grands acteurs de ce secteur ne viendrait qu'aggraver la situation, selon le patron du groupe lucernois.

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