Berlin (awp/afp) - Le géant allemand de l'acier et des technologies Thysssenkrupp a dépassé les objectifs annuels qu'il s'était fixé pour l'exercice 2021/22, achevé fin septembre, confirmant son redressement, mais il prévient déjà que les mois à venir seront plus difficiles.

Après une perte l'an dernier, le bénéfice net annuel s'est élevé à 1,2 milliards d'euros (légèrement moins en francs suisses), a indiqué jeudi le conglomérat qui s'attendait à peu moins d'un milliard d'euros après avoir abaissé ses prévisions cet été.

L'entreprise explique que cette bonne performance est notamment due à la hausse des prix sur les marchés de ses deux divisions les plus importantes, celle des composants industriels et des matériaux, et la division acier "Steel Europe".

Le groupe de Essen a vu son chiffre d'affaires annuel progresser de 21% pour atteindre 41,1 milliards d'euros tandis que le bénéfice opérationnel ajusté (Ebit), à 2,1 milliards d'euros, a presque triplé.

Le conglomérat, qui produit aussi bien des tôles d'acier que des sous-marins, est par ailleurs engagé dans un important plan de réduction des coûts après avoir traversé de fortes turbulences financières.

Ce programme porte ses fruits, selon la PDG Martina Merz : "nous avons progressé en résistance et en substance", a-t-elle déclaré dans un communiqué.

"Notre élan dans le processus de changement a été ralenti, mais nous avons pu résister à trois chocs externes - pandémie, pénurie de semi-conducteurs et guerre - de manière relativement robuste", a-t-elle ajouté.

L'entreprise a déjà supprimé près de 10.000 emplois sur les quelque 13.000 annoncés d'ici l'exercice 2023-2024.

Les actionnaires devraient également profiter de ses bons résultats : pour la première fois depuis quatre ans, Thyssenkrupp veut à nouveau verser un dividende. Il devrait s'élever à 15 centimes par action.

Mais après cette embellie, une période moins favorable s'annonce en raison de la baisse des prix de l'acier : pour l'exercice 2022/23 en cours, Thyssenkrupp s'attend à un net recul du chiffre d'affaires.

Les coûts de l'énergie et des matériaux pèsent également, tout comme les difficultés d'approvisionnement et le renchérissement des taux d'intérêt.

Au quatrième trimestre, les prises de commande étaient déjà en baisse de 27%

Le bénéfice opérationnel ajusté, supérieur à deux milliards pour l'exercice achevé, devrait retomber dans une fourchette entre 500 et 900 millions d'euros l'an prochain.

L'entreprise ne s'attend qu'à un bénéfice annuel "au moins à l'équilibre".

"Personne ne peut dire quelle sera l'ampleur des défis ni combien de temps ils dureront. Cependant, nous nous préparons au pire des scénarios", a indiqué le directeur financier Klaus Keysberg.

afp/jh