Berlin (awp/afp) - Le groupe industriel Thyssenkrupp, en difficulté dans sa branche acier, a réduit sa perte au premier trimestre de l'exercice décalé 2024/2025 mais continue de lutter contre la faiblesse de la conjoncture, selon des résultats annoncés jeudi.

Dans un contexte de tensions commerciales mondiales croissantes, le conglomérat a revu à la baisse ses objectifs de vente. Le cours de l'action bondissait néanmoins de près de 8% lors des premiers échanges à la Bourse de Francfort.

Le premier sidérurgiste allemand a enregistré une perte nette de 51 millions d'euros entre octobre et décembre, en raison de charges de restructuration, mais améliore son résultat par rapport à la perte de 314 millions d'euros l'an dernier.

Les ventes du groupe ont chuté à 7,8 milliards d'euros, contre 8,2 milliards d'euros l'année précédente.

Malgré le recul de la demande, les baisses des coûts des matières premières et de l'énergie ont permis d'augmenter le bénéfice d'exploitation de la division acier (Thyssenkrupp Steel), qui concentre les déboires du groupe.

La sidérurgie allemande subit la concurrence de l'acier en provenance de Chine et de la hausse des coûts de l'énergie.

En novembre, Thyssenkrupp a annoncé son intention de supprimer environ 5.000 emplois dans l'acier, qui compte 27.000 salariés, et d'en externaliser 6.000 d'ici 2030, des mesures qui "ont porté leurs premiers fruits", a constaté le directeur financier Jens Schulte, dans un communiqué.

Le groupe d'Essen, actif dans les matériaux, la construction navale, les pièces automobiles et technologies vertes, compte se renflouer en préparant la scission de sa lucrative branche "Marine", qui a enregistré au premier trimestre une forte hausse de ses revenus et une importante commande de sous-marins.

La scission se prépare "à un rythme soutenu" et permettra d'"exploiter au mieux le potentiel" de cette activité portée par la hausse des dépenses militaires, selon le communiqué.

Le groupe entend toujours se séparer progressivement de Thyssenkrupp Steel, un processus accéléré en mai avec l'acquisition de 20% des parts par le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, via sa holding EPCG.

Pour 2025, Thyssenkrupp s'attend désormais à ce que les ventes stagnent ou baissent jusqu'à 3%, alors qu'il prévoyait auparavant une hausse jusqu'à 3%.

"L'environnement du marché reste globalement difficile, dominé par l'incertitude", selon le groupe qui compte 97.000 salariés.

Le président américain Donald Trump a annoncé cette semaine des droits de douane de 25 % sur l'acier et l'aluminium à partir du 12 mars, et a également menacé de frapper spécifiquement l'Europe avec de nouveaux droits de douane.

afp/ol