Berlin (awp/afp) - Le titre du conglomérat allemand Thyssenkrupp plongeait lundi à la Bourse de Francfort après une communication de sa direction prévenant que les effets négatifs du coronavirus sur sa trésorerie vont réduire les gains espérées de la vente en cours de sa division ascenseurs.

A 09h15 GMT, le titre du groupe dont le siège est à Essen perdait 15,36% à 5,15 euros, sur un Mdax des valeurs moyennes en baisse de 3,38%.

"Les marges de manoeuvre financières obtenues grâce à la vente de l'activité ascenseurs seront bien plus faibles que prévues initialement", et ce en raison de "sorties nettes de trésorerie" causées par la pandémie du coronavirus, a affirmé la présidente du groupe Martina Merz, dans une lettre à ses salariés envoyée jeudi et dont l'AFP a obtenu copie.

Le conglomérat a conclu en février dernier la cession, pour 17,2 millions d'euros, de sa division d'ascenseurs à un consortium d'investisseurs américains et britanniques.

Grâce à la vente de cette partie la plus rentable du groupe, Thyssenkrupp espérait "un nouveau départ" et financer son plan de restructuration, après des années de crise.

Mais l'irruption de la pandémie du coronavirus a réduit la production dans "tous les secteurs d'activité" du groupe, le conduisant à fermer "de nombreux sites" sur fond de "chute de la demande", ce qui va plomber les finances du groupe, précise la direction dans sa lettre.

Thyssenkrupp, dont la palette de produits comprend les sous-marins et les matériaux de construction, a mis plus de "30.000 salariés" dans le monde en chômage partiel, un nombre qui devrait encore "augmenter dans les prochaines semaines".

Malgré la crise, la vente des ascenseurs devrait "se faire dans les temps impartis", énonce le courrier aux salariés. Dans le cas contraire, le groupe aurait un "besoin de fonds supplémentaires".

Selon le journal économique "Handelsblatt", qui a divulgué dimanche la présente lettre, Thyssenkrupp pourrait en outre recevoir près d'un milliard d'euros de prêts garantis par l'État allemand pour faire face à ses difficultés, ce que le groupe n'a pas confirmé.

Thyssenkrupp est de longue date victime de la crise européenne de l'acier, confronté à une chute des prix liée à une surcapacité au niveau mondial et à la concurrence internationale.

Les difficultés s'étaient encore aggravées après l'échec en juin de la fusion dans l'acier de Thyssen avec l'indien Tata Steel, interdit par le gendarme européen de la concurrence.

afp/jh