"En réaction aux rumeurs du marché, TomTom dément avoir engagé un conseiller financier pour rechercher des acheteurs éventuels", a réagi le groupe néerlandais mercredi soir dans un communiqué laconique.

L'information de Reuters juste avant la clôture mercredi à la Bourse d'Amsterdam avait permis à l'action TomTom de bondir dans les tout derniers échanges pour terminer en hausse de 10,43% à 8,15 euros.

TomTom, qui affichait avant cette envolée une capitalisation d'environ 1,74 milliard d'euros, cherche à évaluer l'intérêt d'acquéreurs potentiels, y compris des investisseurs asiatiques, ont dit les sources, en ajoutant que l'entreprise néerlandaise réfléchissait à plusieurs options stratégiques.

Deutsche Bank a refusé de s'exprimer sur le sujet.

TomTom souffre depuis plusieurs trimestres de la désaffection pour les appareils personnels de navigation comme les GPS, autrefois son coeur de métier, une offre désormais intégrée dans les smartphones ou les tableaux de bord des voitures.

Tout acquéreur pourrait toutefois être confronté à des obstacles réglementaires en raison de la vigilance des autorités, notamment aux Etats-Unis et en Chine, sur ce type de données proposées par l'entreprise néerlandaise.

Le chiffre d'affaires de TomTom, qui compte parmi ses partenaires ou clients Apple, Microsoft, Uber, Daimler et Baidu, a chuté de 9% à 903 millions d'euros en 2017 et il devrait poursuivre sa baisse cette année pour tomber à 800 millions d'euros.

Le groupe a subi une perte de 204 millions d'euros l'an dernier après avoir été contraint de déprécier la valeur de son activité d'appareils grand public, qui vend aussi des montres et des caméras.

Le directeur général Harold Goddijn, l'un des quatre cofondateurs qui détiennent chacun une participation de 11,1%, a déclaré que l'avenir de l'entreprise résidait dans la technologie pour les voitures autonomes. TomTom a ainsi remporté plusieurs contrats en 2015 et 2016 pour fournir des systèmes numériques de cartographie à de grands constructeurs.

Harold Goddijn a assuré que d'autres suivraient en 2018.

Lorsque l'homme d'affaires néerlandais John De Mol a pris une participation de 5% dans TomTom en 2015, le journal Het Financieele Dagblad a rapporté qu'il exhortait le groupe à envisager une alliance avec les chinois Baidu ou Tencent.

L'association néerlandaise des actionnaires VEB a pour sa part invité TomTom à réfléchir à diverses pistes comme la cession de certains actifs, un rachat par les dirigeants, des acquisitions ou la recherche d'un acquéreur.

Elle se demande si les fondateurs et le conseil d'administration sont suffisamment attentifs aux intérêts des actionnaires minoritaires.

(Toby Sterling à Amsterdam, Arno Schütze à Francfort et Kane Wu à Hong Kong; Bertrand Boucey pour le service français, édité par Véronique Tison)

par Toby Sterling, Arno Schuetze et Kane Wu