Tokyo (awp/afp) - Les Bourses asiatiques ont reculé vendredi, inquiètes des dégâts de plus en plus importants provoqués sur l'économie mondiale par la pandémie de Covid-19, malgré le rebond des prix du pétrole.

L'indice vedette Nikkei de Tokyo a certes terminé sur une infime progression de 0,01% à 17'820,19 points, mais au terme d'une séance en dents de scie et alors que l'indice élargi Topix a au contraire reculé de 0,36% à 1325,13 points.

Malgré l'optimisme initial engendré par la hausse record des prix du pétrole la veille, liée à la médiation de Donald Trump pour faire cesser la guerre des prix de l'or noir entre l'Arabie saoudite et la Russie, les inquiétudes des investisseurs nippons ont ensuite repris le dessus.

En raison de l'accélération des nouveaux cas de contamination au Japon, le scénario d'un prochain confinement de Tokyo est désormais "réaliste", selon Yoshihiro Okumura, un responsable de la société de gestion d'actifs Chibagin Asset Management. L'explosion record du chômage aux Etats-Unis, selon des statistiques hebdomadaires publiées jeudi, a aussi effrayé les investisseurs vendredi en Asie.

A Hong Kong, l'indice Hang Seng a clôturé vendredi en recul de 0,19% à 23'236,11 points. Et en Chine continentale, l'indice composite de Shanghai s'est replié de 0,6% à 2763,99 points et celui de Shenzhen de 0,47% à 1689,57 points.

Face aux répercussions économiques de la pandémie, Pékin, qui contrôle étroitement le cours de sa monnaie, l'a laissée chuter vendredi face au dollar à son plus bas niveau depuis 2008. Une baisse du yuan favorise généralement les exportations chinoises sur lesquelles l'économie du géant asiatique repose grandement. Le commerce mondial est cependant en plein effondrement à l'heure actuelle.

"Il n'y aura pas d'amélioration sur les marchés tant que les investisseurs n'auront pas le sentiment que l'on a passé le pic de la pandémie. Tant qu'il y aura de l'incertitude, les marchés resteront très volatils", a déclaré Stephen Dover, analyste chez Franklin Templeton, sur Bloomberg TV.

Du côté des valeurs

FUJIFILM SURFE TOUJOURS SUR AVIGAN: Fujifilm s'est apprécié de 6,24% à 5.764 yens. Selon la presse allemande, l'Allemagne s'apprête à acheter des millions de doses de son médicament antiviral Avigan, sur lequel le groupe japonais vient de lancer une étude clinique pour vérifier son efficacité face au coronavirus.

Fujifilm a par ailleurs annoncé vendredi le lancement le 15 avril d'un nouveau test rapide de dépistage du Covid-19.

TOSHIBA VEUT ÊTRE PROMU: l'action Toshiba a gagné 3,15% à 2.449 yens à Tokyo. Le groupe d'électronique, d'appareils électroménagers et de nouvelles technologies a déclaré vendredi avoir fait une demande auprès des Bourses de Tokyo et de Nagoya (centre) pour revenir sur leurs premiers tableaux de valeurs.

Son action est en effet exclue des indices boursiers vedettes japonais depuis 2017 en raison des énormes difficultés financières du groupe à l'époque. Une décision des opérateurs boursiers pourrait prendre plusieurs mois.

Du côté des devises et du pétrole

Le yen était de nouveau en recul face au dollar vendredi, à raison d'un dollar pour 108,32 yens vers 11h00, contre 107,91 yens jeudi à 23h00.

La monnaie japonaise s'appréciait en revanche face à l'euro, qui s'échangeait pour 116,96 yens contre 117,16 yens la veille.

La monnaie européenne continuait par ailleurs sa baisse face au dollar, à raison d'un euro pour 1,0796 dollar contre 1,0858 dollar jeudi à 23h00.

Du côté du pétrole, après une progression historique de plus de 20% jeudi, les cours ont d'abord reflué en Asie, avant de repartir en hausse: vers 10h45 le baril de brut américain WTI gagnait 1,18% à 25,62 dollars et celui du baril de Brent de la mer du Nord prenait 4,78% à 31,37 dollars.

afp/vj