Tokyo (awp/afp) - La Bourse de Tokyo a fini en repli lundi, sous le coup d'un renforcement du yen face au dollar après l'annonce d'une croissance américaine en deçà des attentes et un regain des tensions géopolitiques sur le dossier nord-coréen.

A l'issue d'une séance en dents de scie, le Nikkei des 225 valeurs vedettes a cédé 0,17% (-34,66 points) à 19.925,18 points, son plus bas niveau de clôture depuis mi-juin.

L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a perdu pour sa part 0,16% (-2,61 points) à 1.618,61 points.

Sur le volet des changes, le dollar a décliné à 110,50 yens, contre plus de 111 yens vendredi à la fermeture de la place tokyoïte, un mouvement défavorable aux titres des groupes exportateurs japonais, tandis que l'euro était stable, autour de 129,75 yens.

Le billet vert a été affaibli par la publication vendredi de statistiques américaines mitigées. La croissance de l'économie américaine a accéléré au deuxième trimestre, mais à un rythme moindre qu'attendu. De plus, le moral des ménages a légèrement fléchi en juillet par rapport à juin.

Autre motif d'inquiétude pour les investisseurs, la Corée du Nord a tiré vendredi un missile intercontinental et affirme pouvoir atteindre désormais le territoire américain, une menace qualifiée de "sérieuse et grandissante" par les Etats-Unis et le Japon.

Sur le plan intérieur, "la situation politique joue aussi en sens négatif", a noté Toshihiko Matsuno, courtier chez SMBC Friend Securities, interrogé par l'AFP. Le Premier ministre Shinzo Abe doit annoncer cette semaine un remaniement ministériel pour tenter d'enrayer la chute de sa popularité.

Malgré ces freins, les indices ont limité leur recul grâce à de solides résultats d'entreprises.

- L'action Toshiba rétrogradée -

Parmi les performances bien accueillies, ont figuré celles du conglomérat industriel Hitachi (+5,33% à 759,6 yens), du groupe pharmaceutique Takeda (+3,40% à 5.832 yens) ou encore du sidérurgiste Nippon Steel & Sumitomo Metal (+3,09% à 2.712 yens).

Mitsubishi Heavy Industries (MHI), qui a annoncé ses comptes lundi à la mi-journée, a en revanche déçu (-3,55% à 439,3 yens). S'il est revenu dans le vert au premier trimestre 2017/18, son bénéfice d'exploitation a chuté de 35%.

Après la clôture, étaient attendus les résultats de Japan Airlines, Panasonic, NEC et de certaines méga-banques.

Au rang des autres nouvelles du jour, le géant des télécoms SoftBank Group a vu son titre reculer de 2,29% à 8.958 yens après des rumeurs de possible investissement aux Etats-Unis. Selon l'agence Bloomberg, citant une source proche du dossier, son patron Masayoshi Son envisage de faire une offre de rachat sur Charter après que le câblo-opérateur américain a refusé un rapprochement avec Sprint, filiale du japonais. Le projet, dont les modalités ne sont pas précisées, peut encore évoluer, précise cependant Bloomberg.

Le cigarettier Japan Tobacco a lui aussi terminé dans le rouge (-1,56% à 3.834 yens), alors que l'Agence américaine des produits alimentaires et des médicaments (FDA) a annoncé vendredi son intention de réduire la nicotine dans les cigarettes à un niveau qui ne provoque pas d'accoutumance pour les fumeurs.

A noter enfin, l'avancée de l'action Toshiba (+2,84% à 246 yens), pourtant tombée de 7% en fin de matinée, après une annonce de compromis avec l'américain Western Digital qui laisse planer l'incertitude sur la vente cruciale de la filiale Toshiba Memory.

Il s'agissait pour l'ancien fleuron industriel japonais du dernier jour de cotation au sein des indices principaux Nikkei 225 et Topix. Il rejoindra mardi le deuxième tableau, beaucoup moins prestigieux, pour cause de situation financière désastreuse.

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