Tokyo (awp/afp) - Le conglomérat japonais Toshiba a annoncé jeudi avoir reçu huit offres de rachat non contraignantes, ainsi que deux offres d'alliances capitalistiques et commerciales, sans nommer les auteurs de ces propositions ni leurs montants.

Le groupe va évaluer "attentivement" la valeur et la faisabilité de chacune de ces offres, et sélectionner les plus attractives "aussi vite que possible" après sa prochaine assemblée générale ordinaire le 28 juin pour lancer un processus d'offres contraignantes, a-t-il déclaré dans un communiqué.

Le fonds américain de capital-investissement Bain Capital s'est déjà dit intéressé par un rachat de Toshiba. Selon plusieurs médias, d'autres grands fonds comme KKR, Blackstone ou CVC Capital Partners seraient aussi sur les rangs, ainsi que le fonds japonais parapublic JIC.

Les analystes s'accordent à dire qu'un éventuel rachat de Toshiba s'annonce complexe et devrait nécessairement associer des investisseurs nippons, du fait de diverses activités du groupe très sensibles pour l'Etat japonais (nucléaire, défense, semi-conducteurs, cryptographie quantique...).

Cet ancien fleuron industriel et technologique japonais à l'histoire centenaire a beaucoup perdu de son lustre depuis un énorme scandale de maquillage de ses comptes révélé à partir de 2015 et de grosses difficultés financières par la suite, qui l'ont contraint à ouvrir son capital à des fonds activistes étrangers.

Toshiba a longtemps lutté contre ces remuants actionnaires, avant de finir par céder en plusieurs étapes, avec une valse de ses dirigeants depuis l'an dernier et le retrait d'un projet de scission retoqué par ses actionnaires en mars.

Le groupe se montre désormais plus accommodant: il a accepté depuis avril d'étudier sérieusement toute offre éventuelle de rachat, et a invité la semaine dernière deux représentants d'actionnaires activistes à rejoindre son conseil d'administration.

Dans une présentation de sa nouvelle vision de long terme publiée séparément jeudi, Toshiba a dit vouloir gagner en agilité dans son organisation et ses méthodes, et accélérer son développement dans les services liés aux données numériques, un segment qu'il voit devenir "hautement profitable" dans les années à venir.

Le groupe vise un chiffre d'affaires annuel de 5.000 milliards de yens à l'horizon 2030/31, soit 36 milliards d'euros au taux de change actuel et une progression de 50% par rapport à son exercice 2021/22 achevé le 31 mars.

Il espère aussi presque quadrupler son bénéfice opérationnel d'ici 2030/31 à 600 milliards de yens (4,3 milliards d'euros au cours actuel), de quoi générer une marge opérationnelle de 12% contre 4,8% en 2021/22.

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