Période faste pour Total qui aligne ce soir sa troisième séance de hausse consécutive. Le groupe pétrolier s'apprête à clôturer sur un gain de 4,8% à 37,9 euros. Depuis vendredi matin, la capitalisation boursière de la major s'est appréciée de 11%. Elle bénéficie bien sûr de la rotation sectorielle des gérants qui investissent de nouveau dans des valeurs corrélées au cycle, et survendues au cœur de la crise sanitaire. Elle profite également du rebond du pétrole qui connaît, lui aussi, une troisième séance dans le vert.
En fin de journée, le baril de Brent bondissait de 2,5% à 47,44 dollars, soit son plus haut niveau début mars, en début de pandémie.
Au-delà de l'impact net de la conjoncture, Total séduit aussi peut-être par sa capacité d'adaptation et sa résistance.
Capacité d'adaptation parce que le poids lourd du CAC 40 n'a pas hésité ce matin à placer sa raffinerie de Donges (Loire-Atlantique) en "arrêt conjoncturel" pour les mois à venir dans l'attente de meilleures conditions économiques. Le site en effet fonctionne à perte en raison de la faiblesse de la demande de pétrole liée à la Covid. Pour autant, assure le groupe, le projet de modernisation de Donges se poursuit dans l'attente des jours meilleurs qui ne manqueront pas de s'annoncer dans les prochains mois.
Résistance car Total, à la différence de ses concurrents Shell, BP et autres Exxon, ne cède pas à la facilité de couper drastiquement dans sa masse salariale pour préserver un certain niveau de rentabilité à ses actionnaires.
Alors que BP a supprimé 10 000 postes et Shell pas loin de 9 000, le groupe français envisage la suppression de seulement 700 postes dans ses sièges.
Et la manière n'est pas à l'anglo-saxonne puisqu'il s'agit, à ce stade, d'un plan de départ volontaires focalisé sur les fin de carrière. Par ailleurs, cette " charrette ", qui ne coutera rien à l'Etat (le groupe accompagnera les salariés jusqu'à la retraire) est quasiment "schumpétérienne". Les postes disparus permettront de mettre fin au gel des recrutements et de pouvoir des jeunes dont les compétences seront bien utiles à la mise en œuvre de la stratégie de transformation vers un groupe multi-énergies.
Une stratégie d'ailleurs saluée par le consensus des analystes qui font de Total l'une de leurs valeurs préférées au sein d'un secteur tourmenté.
TotalEnergies SE figure parmi les 1ers groupes pétroliers mondiaux. Le CA par activité se répartit comme suit :
- raffinage et chimie (42,7%) : raffinage de produits pétroliers (exploitation, à fin 2023, de 16 raffineries dans le monde) et fabrication de produits chimiques de base (oléfines, aromatiques, polyéthylènes, fertilisants, etc.) et de spécialités (caoutchouc, résines, adhésifs, etc.). En outre, le groupe mène des activités de négoce et de transport maritime de pétrole brut et de produits pétroliers ;
- distribution de produits pétroliers (37,9%) : exploitation, à fin 2023, de 14 571 stations-service dans le monde ;
- génération d'électricité (11,5%) : à partir de centrales à gaz à cycle combiné et d'énergies renouvelables ;
- production, négoce, transport et distribution de gaz (5%) : notamment gaz naturel liquéfié (44,3 millions de tonnes vendus en 2023), gaz naturel, biogaz, hydrogène, gaz de pétrole liquéfié, etc.
- exploration et production d'hydrocarbures (2,8%) : 2,5 millions de barils équivalent pétrole produits par jour en 2023 ;
- autres (0,1%).
La répartition géographique du CA est la suivante : France (23,4%), Europe (41,2%), Amérique du Nord (9,4%), Afrique (9,2%) et autres (16,8%).