PARIS, 27 septembre (Reuters) -

Des investissements dans de nouveaux développements pétroliers et gaziers sont encore nécessaires au moins jusqu'au milieu des années 2030 pour satisfaire la demande des consommateurs, estime TotalEnergies dans son document annuel de prospective, publié mardi.

Le groupe français, qui juge ces développements nécessaires même dans un scénario limitant la hausse des températures à un niveau bien inférieur à 2°C d'ici à 2100, estime également que les investissements dans les énergies "bas carbone" doivent doubler d'ici à 2030 pour atteindre 1.500 milliards de dollars par an pour répondre à la demande.

Dans l'un de ses deux principaux scénarios, nommé "Momentum" et basé notamment sur les stratégies de décarbonisation existantes des pays "Net Zero 2050", TotalEnergies anticipe une croissance de la demande de gaz naturel de 0,2% par an d'ici 2050, avec un "plateau" à partir des années 2030.

En ce qui concerne la demande de pétrole, le groupe table sur une légère augmentation jusqu'au début des années 2030 avant un recul de 2,3% par an jusqu'en 2050. Dans l'électricité, la demande et la production devraient selon lui quasiment doubler d'ici 2050 et le solaire et l'éolien représenteraient environ 90% des nouvelles capacités de production.

TotalEnergies estime que "des efforts supplémentaires seront nécessaires pour décarboner l’énergie tout en garantissant la sécurité énergétique et des prix abordables" et juge que la crise énergétique actuelle "devrait être l'occasion d'accroître et d'ancrer les mesures d'économie et d'efficacité énergétique".

Le groupe ajoute que de lourds investissements dans les réseaux électriques au niveau des Etats et des blocs régionaux sont "indispensables" au succès de l'électrification en cours des usages dans les pays de l'OCDE.

Le gaz naturel "conserve son rôle clé d’énergie de transition" en permettant de pallier l'intermittence des énergies renouvelables en plus de se substituer au charbon dans tous les secteurs de la demande finale, juge également TotalEnergies. (Reportage Benjamin Mallet, édité par Jean-Stéphane Brosse et Bertrand Boucey)