La compagnie pétrolière Total SA (>> Total) est parvenue à limiter en partie l'impact de la chute des cours du pétrole sur ses bénéfices au premier trimestre, grâce à la plus importante augmentation de sa production en une décennie.

Le bénéfice net trimestriel du groupe a reculé de 20% sur un an, à 2,6 miliards de dollars, alors que les cours du pétrole ont chuté de 50% environ.

Le résultat ajusté, qui exclut l'effet de stock après impôt, les éléments non récurents et les effets des variations de juste valeur, s'établit à 2,66 milliards de dollars contre 3,33 milliards de dollars à la période correspondante de 2014. Le bénéfice ajusté par action a reculé à 1,13 dollar, contre 1,46 dollar. Les analystes interrogés par FactSet anticipaient un résultat net ajusté de 2,14 milliards de dollars.

"Total fait preuve de résilience et tire parti de son modèle intégré", a déclaré le directeur général, Patrick Pouyanné, dans un communiqué.

Après avoir accusé une perte de 5,66 milliards de dollars au quatrième trimestre 2014, Total a engagé un ambitieux plan de restructuration afin de ramener ses coûts d'extraction à un niveau inférieur à celui du marché. Pour cela, le groupe a décidé de réduire ses investissements, de vendre des actifs et d'augmenter sa production. Le fait qu'une importante partie des projets d'investissement déjà engagés parviennent enfin en phase de démarrage de la production aide également la major française.

Forte hausse de la production

Au premier trimestre 2015, Total est parvenu à limiter l'impact de la baisse des cours sur son résultat net en augmentant sa production de 10%, à 2,4 millions de barils équivalent pétrole (>> Brookfield Renewable Energy Partners LP) par jour. Il s'agit de la plus importante hausse de production depuis une dizaine d'années. Le groupe a attribué cette hausse au démarrage de plusieurs projets en mer du Nord et au Nigeria, à une augmentation de la production en Angola et au partnariat signé récemment avec l'émirat d'Abou Dhabi.

Total a également bénéficié au premier trimestre d'une amélioration du marché du raffinage, ce qui a soutenu le résultat opérationnel net ajusté de la branche raffinage-chimie, ressorti à 1,1 milliard de dollars au premier trimestre contre 346 millions de dollars un an plus tôt. "Le secteur continue de profiter de sa restructuration et a su tirer parti des marges plus élevées", a souligné Total dans son communiqué.

Le résultat net a également bénéficié au premier trimestre de plus-values de cessions d'un montant d'environ 1 milliard de dollars. Le groupe a notamment cédé sa filiale de pétrochimie Bostik et des intérêts minoritaires dans des champs pétroliers au Nigeria.

Total a par ailleurs comptabilisé des dépréciations de 659 millions de dollars sur ses actifs en Libye, pour tenir des violents affrontements dans le pays, et de 93 millions de dollars sur ses actifs au Yemen, où la situation politique s'est récemment dégradée.

Le groupe a également annoncé qu'il verserait un acompte sur dividende de 0,61 euro par action au titre du premier trimestre, comme pour la période correspondante de 2014.

-Inti Landauro et Valérie Venck, Dow Jones Newswires (ed/TV)

Valeurs citées dans l'article : Total, Brookfield Renewable Energy Partners LP