Le groupe, qui publiait en fin de semaine dernière son communiqué trimestriel, réalise un profit par action de €2.43, contre €2.93 l'an passé à la même époque. La génération de cash est négative sur le trimestre, pénalisée par le traditionnel ajustement du besoin en fonds de roulement de début d'année. 

Tous les segments enregistrent des profits d'exploitation en baisse, à l'exception notable de la raffinerie-pétrochimie. Le prix de vente moyen des liquides baisse de 9%, celui du gaz naturel de 30%, et celui du LNG de 11%. Les cours restent orientés à la baisse.

Pour l'instant, ces développements n'impactent pas la politique de retour de capital aux actionnaires. Au contraire : TotalEnergies augmente son dividende 7.25%, et lance en parallèle un nouveau programme de rachats d'actions à hauteur de €1.8 milliards sur le second trimestre. 

La restructuration du portefeuille avance de manière significative. En témoignent la vente des opérations de production dans les sables bitumineux canadiens à Suncor pour près de €4 milliards, et celle des opérations de distribution en Europe du Nord à Alimentation Couche-Tard.

Le groupe privilégie les méga-projets dans les renouvelables, le LNG au Moyen-Orient, et la production d'hydrocarbures en Afrique. En la matière, il a fait fort ces dernières années — avec des volumes de découvertes records, à égalité avec Exxon et loin devant les autres majors européennes. 

Les bonnes fortunes de Total varient bien sûr selon les cours des hydrocarbures, mais le groupe génère sur le dernier cycle un profit moyen de €9 milliards par an, avec une politique de distribution — dividendes et rachats d'actions compris — de quasi 100%.

Il y a peu, l'excellent Patrick Pouyanné s'agaçait du malus de valorisation de Total face aux majors américaines. La capitalisation boursière atteint pourtant €135 milliards. A l'heure de la transition énergétique et de l'activisme environnemental, on ne voit là rien de choquant, d'autant que Total restera valorisée en premier chef par rapport à son rendement sur dividende. 

Du reste, on s'interroge toujours sur l'étonnante souplesse avec laquelle le groupe a géré son problème russe. Il y a trois ans, un quart de ses réserves prouvées étaient localisées en Russie.