(Actualisation: commentaires supplémentaires sur les "principes d'action" dans la conduite des activités du groupe en Russie et précisions sur sa présence dans le pays)

PARIS (Agefi-Dow Jones)--Le groupe énergétique TotalEnergies a annoncé mardi avoir décidé "unilatéralement" de ne plus conclure ou renouveler des contrats d'achat de pétrole et de produits pétroliers russes, afin d'arrêter ces achats "dans les meilleurs délais et au plus tard à la fin de l'année 2022".

Cette décision a été prise pour tenir compte de "l'aggravation de la situation en Ukraine et de l'existence de sources alternatives pour approvisionner l'Europe", a indiqué le groupe dans un communiqué.

Le 25 février, TotalEnergies avait annoncé avoir renoncé à toute opération de trading sur les marchés spot portant sur du pétrole ou des produits pétroliers russes.

Le groupe a exposé mardi ses "principes d'action dans la conduite de ses activités en relation avec la Russie" suite aux "accusations graves et infondées de 'complicité de crime de guerre' prononcées à son encontre". TotalEnergies a ainsi indiqué qu'il assurerait "le strict respect des sanctions européennes, actuelles et futures, quelles que soient les conséquences pour la gestion de ses actifs en Russie" et qu'il engageait la suspension "progressive de ses activités en Russie, en veillant à la sécurité de son personnel".

"Contrairement à l'idée véhiculée par plusieurs commentateurs", TotalEnergies "n'opère aucun champ pétrolier ou gazier, ni d'usine de gaz naturel liquéfié (GNL) en Russie", a souligné le groupe. Celui-ci est actionnaire minoritaire de diverses sociétés privées russes - Novatek (19,4%), Yamal LNG (20%), Arctic LNG 2 (10%), TerNefteGaz (49%) - qui sont "gérées par du personnel propre avec un nombre limité de détachés TotalEnergies". Le groupe est également partenaire avec 20% de la JV Kharyaga opérée par Zarubezhneft. "La compagnie a certes contribué à la phase de construction des projets de ces sociétés mais n'a aucune activité ni responsabilité opérationnelle sur ces sites", a commenté TotalEnergies.

Le groupe a précisé qu'il n'apporterait plus de capital pour le développement de projets en Russie. TotalEnergies a en particulier décidé de ne plus enregistrer dans ses comptes de réserves prouvées au titre du projet Arctic LNG2 et n'y apportera plus de capital, "compte tenu des incertitudes que font peser les sanctions technologiques et financières sur la capacité à réaliser ce projet en cours de construction et de leur probable montée en puissance face à l'aggravation du conflit".

Par ailleurs, TotalEnergies ne compte pas "inverser l'objectif des sanctions à l'encontre de la Russie", afin de ne pas transférer "indûment de la valeur à des intérêts russes en se retirant des actifs". "Le contexte actuel des sanctions européennes et des lois russes de contrôle des investissements étrangers en Russie empêcherait TotalEnergies de trouver un acheteur non russe pour reprendre ses participations minoritaires en Russie", a remarqué le groupe. "Abandonner ces participations sans contrepartie financière contribuerait donc à enrichir des investisseurs russes en contradiction avec l'objet même des sanctions", a-t-il estimé.

La major a ajouté qu'elle entendait contribuer "à assurer la sécurité de l'approvisionnement énergétique du continent européen, dans le cadre défini par les autorités européennes".

-Eric Chalmet, Agefi-Dow Jones; 01 41 27 47 95; echalmet@agefi.fr ed: JEB - LBO

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March 22, 2022 14:08 ET (18:08 GMT)