PARIS, 1er mars (Reuters) - TotalEnergies ne développera pas de nouveaux projets en Russie et continue d'évaluer les conséquences sur ses activités des sanctions occidentales prises à la suite de l'offensive russe contre l'Ukraine, a annoncé mardi le groupe énergétique français.

La compagnie pétrolière et gazière, également présente dans l'électricité et les énergies renouvelables, n'a en revanche pas pris une décision aussi radicale que celle de ses concurrents Shell et BP, qui ont choisi de se retirer totalement du pays.

"TotalEnergies approuve l'étendue et la force des sanctions mises en place par l'Europe et les mettra en oeuvre quelles que soient les conséquences (en cours d'évaluation) sur la gestion de ses actifs en Russie", a déclaré le groupe dirigé par Patrick Pouyanné, qui "condamne l'agression militaire russe envers l'Ukraine" et "exprime sa solidarité" envers les Ukrainiens.

"TotalEnergies n'apportera plus de capital à de nouveaux projets en Russie", a ajouté l'entreprise, sans préciser la portée de cette décision.

TotalEnergies est notamment présent en Russie via sa participation de 19,4% dans l'entreprise Novatek, dont le président Leonid Mikhelson est réputé proche du Kremlin.

Engie, qui a participé au financement du projet de gazoduc Nord Stream 2, cible de sanctions des Etats-Unis contre la Russie après son offensive en Ukraine, a de son côté déclaré en fin de journée analyser les conséquences de cette situation pour le groupe.

Le groupe, qui a signalé ne pas avoir d'activité industrielle en Russie, a précisé en outre avoir "sur la période récente (...) augmenté achats de gaz d'origine norvégienne et de GNL."

Selon le dernier document de référence de TotalEnergies, la Russie représentait 24% des réserves prouvées de TotalEnergies et 17% de sa production combinée de pétrole et de gaz en 2020.

TotalEnergies participe par ailleurs à d'importants projets de gaz naturel liquéfié (GNL) dans le pays (Yamal LNG et Artic LNG 2), directement et via sa participation dans Novatek.

Dans le même document, publié au printemps 2021, le groupe soulignait que les précédentes sanctions prises depuis 2014 à l'encontre de la Russie n'affectaient pas "de façon significative" ses activités dans le pays, les autorités françaises l'ayant notamment autorisé à poursuivre ses opérations sur différents champs pétroliers et gaziers et sur les projets de GNL.

Avant les annonces de TotalEnergies et d'Engie, le ministre français de l'Economie, Bruno Le Maire, avait déclaré mardi matin qu'il s'entretiendrait prochainement avec Patrick Pouyanné et qu'il y avait désormais un "problème de principe" pour les entreprises occidentales à travailler en Russie.

L'action TotalEnergies a clôturé en baisse de 2,72% et le titre Engie a fini en recul de 13,19%. (Reportage Bertrand Boucey, Benjamin Mallet et Matthieu Protard, édité par Blandine Hénault)