Les actions de Toyota Industries s'apprêtaient lundi à enregistrer leur plus forte hausse quotidienne jamais observée, après que le constructeur automobile japonais Toyota a annoncé envisager un éventuel rachat de son fournisseur clé de pièces détachées, dont la capitalisation boursière atteint 4 000 milliards de yens (28 milliards de dollars).

Les titres de Toyota Industries sont restés sans échange en raison d’un trop grand nombre d’ordres d'achat. Les cours acheteur et vendeur laissaient présager une hausse vers la limite maximale quotidienne de 16 225 yens, soit un bond de 23% par rapport au cours de clôture de vendredi de 13 225 yens, selon les calculs effectués par Reuters. Un tel mouvement constituerait la plus forte progression en une journée depuis au moins quarante ans, d'après les données de LSEG remontant à 1984.

Toyota Industries au centre de l'attention

Samedi, Toyota a déclaré dans un document remis à la Bourse de Tokyo qu’elle explorait différentes options, dont un investissement partiel dans Toyota Industries. Selon Bloomberg News, publié vendredi, Akio Toyoda, président de Toyota, et la famille fondatrice auraient proposé de racheter Toyota Industries pour un montant potentiel de 6 000 milliards de yens.

Dans un communiqué diffusé samedi, Toyota Industries a confirmé avoir reçu des propositions de privatisation via une société dédiée, tout en niant avoir reçu une offre de rachat directement émise par le président de Toyota ou par le groupe lui-même.

Ce projet intervient dans un contexte où les entreprises japonaises subissent une pression croissante pour réduire leurs participations croisées dans leurs filiales et partenaires commerciaux, des alliances souvent maintenues sur le long terme.

À fin septembre de l'année dernière, Toyota détenait environ 24% de Toyota Industries, tandis que cette dernière possédait un peu plus de 9% du capital de Toyota Motor, ainsi que plus de 5% de Denso, un autre fournisseur clé du groupe.

Dans un rapport publié le 23 avril, les analystes de Bernstein avaient indiqué que la vente potentielle par Toyota Industries de sa participation dans Toyota constituerait un catalyseur positif pour l'action, évoquant également la possibilité d'une privatisation.

Dans ce scénario, Toyota rachèterait sa part dans Toyota Industries tout en récupérant la division spécialisée dans les équipements de manutention, un secteur à forte croissance, quasiment sans coût supplémentaire. Cette division est notamment responsable de la fabrication de chariots élévateurs.