PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes évoluent en forte baisse jeudi dans la matinée, la perspective d'un prochain retrait du soutien monétaire de la Réserve fédérale ayant alimenté la nervosité dans un marché déjà rendu prudent par des signes de ralentissement de l'économie, notamment en Chine.

À Paris, le CAC 40 lâche 2,37% à 6.610 points vers 07h55 GMT, plombé par les valeurs du luxe, poids lourds de l'indice. À Francfort, le Dax recule de 1,45% et à Londres, le FTSE perd 1,71%.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro cède 1,79%, le FTSEurofirst 300 abandonne 1,43% et le Stoxx 600 se replie de 1,48%.

La publication, mercredi soir, du compte-rendu de la dernière réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale a accru la perspective d'un prochain "tapering" de la Fed, à savoir une réduction de ses achats d'actifs sur le marché.

Lors de leur dernière réunion des 27 et 28 juillet, les responsables de la Fed ont estimé que l'économie américaine allait continuer son rétablissement et que les objectifs de la banque centrale, notamment en matière d'emploi, "pourraient être atteints cette année".

La publication de ces "minutes" a déjà pesé mercredi soir sur Wall Street, où le S&P 500 a perdu plus de 1%, une première depuis le 19 juillet.

En Europe, les secteurs les plus cycliques souffrent: l'indice Stoxx des ressources de base lâche 3,9%, avec un repli de plus de 10% pour le britannique Anglo American. Celui de l'automobile abandonne 2,49%, pénalisé également par l'évocation d'une baisse de la production en septembre de Toyota.

Le mouvement de vente affecte aussi particulièrement les valeurs du luxe, sensibles à la croissance chinoise. A Paris, Kering chute de 7,42%, LVMH perd 5,68% et Hermès recule de 3,24%. A Zurich, Richemont recule de 6,12%.

Le secteur pétrolier souffre également, dans le sillage de la baisse des cours du brut, qui enchaînent leur sixième séance consécutive de repli. A Paris, TotalEnergies abandonne 3,43% et l'indice Stoxx du secteur perd 2,67%.

Le regain d'aversion au risque favorise le dollar, déjà dopé par la perspective d'une normalisation prochaine de la politique monétaire de la Fed, et alimente la demande pour les obligations souveraines.

Le billet vert gagne 0,3% face à un panier de devises de référence, ce qui lui a permis de dépasser son dernier pic d'avril et de revenir à un plus haut depuis novembre dernier.

Sur le marché obligataire, le rendement des Treasuries à dix ans abandonne près de quatre points de base, à 1,2367%.

(Blandine Hénault, édité par Bertrand Boucey)