Tokyo (awp/afp) - Le géant automobile japonais Toyota a publié mercredi des résultats en très forte augmentation sur un an pour son premier trimestre 2021/22, mais n'a pas relevé ses prévisions du fait des nombreuses "incertitudes" pesant sur la suite de son exercice.

Son bénéfice net sur son premier trimestre, qui a démarré le 1er avril, a été multiplié par plus de cinq sur un an, totalisant 897,8 milliards de yens (7,4 milliards de francs suisses), grâce à la reprise dynamique de son activité après l'impact initial de la pandémie.

Il s'agit d'un bénéfice net record pour un premier trimestre du groupe, a précisé à l'AFP une porte-parole de Toyota.

Son bénéfice opérationnel a atteint 997,5 milliards de yens, et ses ventes trimestrielles ont bondi de 72,5% sur un an à 7935,6 milliards de yens.

Ses ventes totales en volume ont grimpé de 49% sur un an sur le trimestre écoulé, avec des progressions encore plus élevées en Amérique du Nord, son premier marché, ainsi qu'en Asie (hors Japon) et en Europe.

Ces performances "sont le résultat du maintien de nos ventes et de nos approvisionnements (...) en dépit de la pénurie de semi-conducteurs et de la propagation du Covid-19" grâce à des progrès de compétitivité, a commenté Toyota dans son communiqué.

Mais le groupe n'a pas modifié ses objectifs de résultats annuels, ni sa prévision d'un dividende total de 240 yens par action au titre de l'exercice en cours, invoquant de nombreuses "incertitudes" sur l'évolution de son activité.

"La situation est toujours imprévisible en raison de l'expansion du Covid-19 dans les pays émergents, la pénurie de semi-conducteurs et la flambée des prix des matières premières", a expliqué le constructeur.

Il table toujours sur un bénéfice net annuel de 2300 milliards de yens (19 milliards de francs suisses), ce qui serait une hausse de 2,4% sur un an, ainsi que sur un bénéfice opérationnel de 2500 milliards de yens, soit +13,8% sur un an.

Il continue d'anticiper un chiffre d'affaires annuel de 30'000 milliards de yens, pour des ventes totales en volume à 10,55 millions d'unités pour toutes ses marques.

Investisseurs déçus

La semaine dernière, Toyota avait annoncé avoir enregistré un record de ventes en volume sur les six premiers mois de 2021, avec plus de 5 millions de véhicules écoulés, un bond de 32,7% par rapport au premier semestre 2020.

Toyota a récupéré plus rapidement de l'impact du Covid-19 que de nombreux de ses concurrents dans le monde, et il a repris en 2020 le premier rang mondial dans l'automobile en termes de ventes en volume, devant l'allemand Volkswagen.

Il a aussi su plutôt bien gérer jusqu'à présent la pénurie mondiale de semi-conducteurs, qui perturbe l'industrie automobile depuis des mois, grâce notamment à sa profonde connaissance de ses chaînes d'approvisionnement.

Malgré cela, le groupe a dû temporairement suspendre sa production dans plusieurs de ses usines au Japon ces dernières semaines en raison du manque de puces électroniques.

Du fait d'une forte demande mondiale de la part de bien d'autres secteurs que l'automobile, "les livraisons de semi-conducteurs devraient rester tendues au moins jusqu'à l'année prochaine", a rappelé Yasuo Imanaka, analyste de Rakuten Securities.

En outre, "l'impact de la propagation du variant Delta à la fois sur les ventes et la production en Asie est un risque potentiel pour Toyota", avait souligné Satoru Takada, analyste du cabinet d'études TIW interrogé par l'AFP en amont des résultats du groupe.

Les investisseurs à la Bourse de Tokyo ont été refroidis par la prudence affichée par Toyota, alors que beaucoup d'entre eux espéraient un relèvement de ses objectifs annuels.

Le titre du constructeur a piqué du nez après la publication de ses résultats et a clôturé en baisse de 0,84% à 9970 yens (indice Nikkei: -0,21%).

afp/buc