Paris (awp/afp) - Fragilisé par la crise sanitaire, le tour-opérateur Kuoni France va supprimer une soixantaine de postes en France dans le cadre d'un plan de sauvegarde de l'emploi, et a déjà fermé huit de ses agences, a annoncé lundi son PDG Emmanuel Foiry.

Le plan de sauvegarde de l'emploi (PSE), en train d'être finalisé, concernera une soixantaine de postes, soit environ 25% des effectifs, a-t-il précisé, confirmant une information du média spécialisé Tourmag.

Il a été négocié "dans la paix sociale", selon Emmanuel Foiry. "Le motif économique est d'une telle évidence que personne ne trouve rien à redire, quand vous perdez 80% de votre chiffre d'affaires sur 12 mois, je ne vois pas comment il est possible de tenir sans réorganiser", a-t-il ajouté.

Huit agences parisiennes ont également fermé, une décision liée à la crise mais aussi "au phénomène de digitalisation" déjà engagé dans les années précédentes, explique à l'AFP M. Foiry.

"En voyage, vous n'avez plus besoin de vous déplacer physiquement pour être conseillés", souligne-t-il. S'il considère important de conserver des points de vente physiques, il pense n'avoir "plus besoin d'un maillage aussi grand".

Le groupe Travel Lab, qui détient notamment Kuoni France, Donatello ou Scanditours, a été racheté en 2018 par l'allemand Der Touristik, branche voyage du groupe Rewe qui possédait déjà le reste des filiales de l'ex-groupe suisse Kuoni.

Le tour-opérateur estime avoir perdu 75% à 80% de son chiffre d'affaires en 2020, par rapport à l'année 2019.

En ce début d'année, période habituellement importante pour les voyages en Asie du Sud-Est et dans l'océan indien, les réservations sont rares. "Si on pensait avoir touché le fond en avril de l'année dernière, force est de constater qu'on se trompait parce qu'il est possible d'aller encore plus bas", commente M. Foiry.

En dépit des aides "significatives" du gouvernement, il anticipe "de lourdes pertes" pour l'année 2020 et dit devoir encore recourir au chômage partiel, pour "quasiment 100% des effectifs".

La reprise de l'activité paraît encore lointaine pour l'entreprise spécialiste des voyages long-courrier. "Les gens ne se projettent pas", explique M. Foiry, qui n'imagine pas d'embellie "avant avril ou mai".

Le monde du tourisme subit de plein fouet les conséquences économiques de la pandémie de Covid-19. Le voyagiste TUI, numéro un mondial du secteur, prévoit de supprimer jusqu'à 601 postes sur 900 au sein de sa branche française.

afp/rp