Francfort (awp/afp) - Les actionnaires du numéro un mondial du tourisme TUI ont validé mardi le troisième plan d'aide de 1,8 milliard d'euros, qui donne à Berlin l'option de devenir actionnaire du groupe durement touché par la pandémie de Covid-19.

L'assemblée générale extraordinaire, qui avait lieu en ligne, a voté à une large majorité en faveur d'une recapitalisation et donné à l'Etat allemand la possibilité de transformer en actions une partie de l'aide, pour atteindre jusqu'à 25% et une action du capital, soit une minorité de blocage.

C'est la troisième fois en quelques mois que l'Etat vole au secours de l'entreprise, qui avait déjà reçu 3 milliards d'euros d'aides publiques.

Cette fois-ci, Berlin a débloqué 1,3 milliard d'euros, sous la forme de ligne de crédit à la banque publique KFW (200 millions), de participation sans droit de vote au capital (700 millions), et de garantie de crédit (400 millions).

S'y ajoutent près de 509 millions d'euros de la part des actionnaires à travers une recapitalisation -une mesure au goût amère pour les investisseurs, dont les parts perdent en valeur.

Depuis le début de la crise sanitaire, qui a mis à genoux le secteur du tourisme, hôtels, charters et croisières, qui constituent le coeur de métier du groupe allemand, sont quasiment à l'arrêt.

La légère reprise entamée cet été a été stoppée en plein vol par la seconde vague épidémique.

Le patron du groupe, Fritz Joussen, espère désormais un été 2021 "en grande partie normal" à "près de 80%" de l'offre pré-pandémie avec l'arrivée des vaccins.

"Quand nous aurons protégé les groupes les plus vulnérables d'une infection, les restrictions pourront être fortement réduites", a-t-il déclaré samedi au quotidien Rheinische Post.

Au terme de son exercice annuel 2019/2020, clôturé le 30 septembre, TUI a fait état d'une perte nette part du groupe de 3,1 milliards d'euros. Le groupe a entamé en mai un vaste plan de restructuration, prévoyant la suppression de 8.000 postes dans le monde et de 20% de sa flotte d'avions.

Sur un an, l'entreprise, déjà en difficulté avant la crise, a vu sa masse salariale fondre de 30%, passant de 71.000 à 48.000 personnes dans le monde.

afp/rp