Francfort (awp/afp) - Le géant allemand du tourisme TUI, durement touché par la crise liée au coronavirus, va réduire son offre de séjours l'an prochain tout en visant le retour à la rentabilité.

"Nous allons réduire un peu les capacités (en hôtels et bateaux de croisière) pour être sûrs que la demande reste supérieure à l'offre. C'est bon pour le rendement", a déclaré mercredi soir le président du directoire du voyagiste, Fritz Joussen, devant le club des journalistes économiques de Francfort.

Cette baisse d'environ 80% des capacités fait aussi qu'on va devoir "accepter de perdre quelques parts de marché", a ajouté le dirigeant.

"Le plaisir de prendre des vacances est vraiment là", insiste-t-il, en voulant pour preuve une hausse à fin août de 84% des réservations pour l'été 2021, par rapport aux réservations connues en août 2019 pour l'été 2020, dans un monde avant le Covid-19.

Cette hausse s'explique par la réutilisation immédiate de bons de voyage par les clients frustrés de n'avoir pu prendre de congés via l'opérateur cet été.

Avec des prix pratiqués de "10% plus élevés" en moyenne dans le monde, le groupe peut entrevoir un retour à la rentabilité, la priorité qu'il se fixe dès 2021.

Le moment de vérité va se situer durant "les mois de janvier à mars, lorsque les grosses réservations commenceront", a-t-il ajouté.

Avec la faillite du tour opérateur britannique Thomas Cook, le leader du marché TUI attend un impact positif sur ses ventes.

Alors que l'exercice 2019-2020 clos le 30 septembre aura été marqué par l'impact de la pandémie, le groupe peut survivre grâce au plan d'aide du gouvernement lui ayant rapporté 3 milliards d'euros (3,2 milliards de francs suisses) de liquidités, une manne qu'il compte utiliser pour accélérer son virage vers une plateforme numérique de voyage.

Le groupe de Hanovre compte économiser 300 millions d'euros par an à compter de 2022, en supprimant d'ici là environ 8.000 emplois dans le monde.

Il va aussi se délester de 20% de sa flotte d'avions, qui compte encore 150 appareils. Sa compagnie aérienne allemande, Tuifly, va notamment passer de 39 à 17 avions.

Après la crise et le retour attendu à un grand nombre d'hôtels et de vols disponibles, le groupe pourra au besoin acheter des sièges plutôt que de réserver ces capacités soi-même, estime le dirigeant.

afp/lk