Turtle Beach a opéré un virage stratégique majeur en 2024. L’entreprise a totalement assimilée les activités de Roccat, marque allemande spécialisée dans les claviers gaming, tout en lançant sa filiale Turtle Beach VelocityOne, dédiée aux accessoires pour simulateurs de vol et de course. Mais c’est surtout l’acquisition de PDP, fabricant réputé de manettes premium, qui représente un tournant clé.
Des résultats en demi-teinte
Si la marque affiche des chiffres records, elle peine à convaincre totalement les investisseurs. Son chiffre d’affaires s’élève à 372 millions de dollars, en deçà des 380 millions attendus par les analystes de Wedbush. Même constat pour les bénéfices, qui atteignent 16,2 millions de dollars, alors que les prévisions tablaient sur 20 à 21 millions.
Cependant, l’EBITDA dépasse les attentes, atteignant 35,7 millions de dollars contre 32,1 millions anticipés. Un résultat en grande partie attribué à l’intégration réussie de PDP, qui devrait permettre à Turtle Beach d’atteindre 400 millions de dollars de revenus en 2025, toujours selon les analyses de Michael Pachter. L’entreprise prévoit une hausse de ses marges, avec un EBITDA estimé entre 68 et 72 millions de dollars, soit une progression de 21 à 28 %.
Des perspectives à surveiller
L’analyste Michael Pachter se montre optimiste quant à l’avenir de Turtle Beach, misant sur l’effet d’entraînement provoqué par la sortie de la Nintendo Switch 2 et de GTA 6. Une nouvelle console stimule généralement l’achat d’accessoires, tandis qu’un blockbuster comme GTA 6 pourrait pousser les joueurs à investir dans de nouveaux casques et manettes.
Toutefois, cette prévision repose sur l’hypothèse que le jeu de Rockstar sortira sans retard, ce qui est loin d’être garanti. Par ailleurs, Turtle Beach doit composer avec les tensions commerciales et la hausse des tarifs douaniers, alors qu’une partie de sa production a été délocalisée en Chine pour optimiser ses coûts. Si l’entreprise maintient ses ambitions de croissance, l’instabilité macroéconomique pourrait néanmoins compliquer ses projections à long terme.