ajoute réunion du cabinet

LONDRES (awp/afp) - Boris Johnson s'apprête à annoncer un reconfinement en Angleterre à partir de la semaine prochaine et jusqu'au 1er décembre, abandonnant l'approche locale qu'il défendait jusque là face à la forte propagation du nouveau coronavirus, rapportent plusieurs quotidiens samedi.

Selon le Times, le Premier ministre Boris Johnson va annoncer lors d'une conférence de presse lundi un reconfinement à partir de mercredi et jusqu'au 1er décembre en Angleterre, où le virus se propage très rapidement. Les commerces non essentiels fermeront mais les crèches, les écoles et les universités resteront ouvertes, selon le quotidien.

Les pubs et restaurants fermeraient pendant des semaines, portant un nouveau coup dur à une industrie déjà très affectée par la pandémie. Selon le Daily Mail, le dirigeant conservateur a été poussé par ses conseillers scientifiques à agir pour donner un brusque coup de frein à la pandémie et permettre aux familles de se réunir à Noël.

La pandémie a déjà fait plus de 46.000 morts au Royaume-Uni, pays le plus endeuillé en Europe, qui s'apprête à dépasser le million de cas.

Avant de prendre sa décision, Boris Johnson va consulter ses ministres par vidéoconférence samedi en début d'après-midi. "Le Cabinet se réunira à 13h30 aujourd'hui pour discuter de la réponse du gouvernement au coronavirus", a déclaré un porte-parole du Premier ministre.

Un reconfinement constituerait un revirement pour le dirigeant conservateur, qui a jusque là résisté aux appels à reconfiner l'Angleterre, même pour une courte durée, de deux à trois semaines, comme le suggérait le parti d'opposition travailliste.

Confiné d'un bloc le 23 mars lors de la première vague, le Royaume-Uni a privilégié ensuite une approche locale. En Angleterre, un niveau d'alerte à trois niveaux détermine les restrictions imposées à chaque région.

Plus de la moitié de la population en Angleterre subit actuellement des restrictions.

Si Boris Johnson annonce un reconfinement, l'Angleterre suivrait ainsi la France, reconfinée jusqu'au 1er décembre. La Belgique a aussi annoncé vendredi un confinement plus sévère, et l'Allemagne a également durci les restrictions en place dans le pays pour ralentir la pandémie.

"Désastreux" pour l'hôtellerie-restauration

Dans son dernier rapport publié vendredi, l'Office national des statistiques (ONS) a révélé que l'Angleterre avait connu la semaine dernière près de 52.000 nouveaux cas de Covid-19 par jour, soit une augmentation de 47% par rapport à la semaine précédente.

Le nombre d'infections et d'hospitalisations en Angleterre a dépassé le pire scénario envisagé, ont écrit les scientifiques du groupe Sage, qui conseille le gouvernement, dans une note écrite le 14 octobre et publiée vendredi.

"Personne ne +veut+ un confinement, moi-même inclus", a déclaré sur Twitter l'un des membres du comité Sage, Jeremy Farrar. "Mais nous avons rapidement dépassé le pire des scénarios raisonnables, nous sommes plus avancés dans l'épidémie que beaucoup ne l'avaient anticipé", a-t-il souligné, appelant à "agir maintenant".

"Nous devons arrêter la propagation du virus, car si nous ne le faisons pas, nous submergerons le service de santé et aucun de nous ne le souhaite", a aussi plaidé sur la BBC le professeur Anthony Gordon, expert en soins intensifs à l'Imperial College de Londres.

Les conséquences économiques et sociales d'un nouveau confinement sont particulièrement redoutées. Le FMI prévoit déjà une contraction du PIB du Royaume-Uni de 10,4% en 2020.

Pour l'hôtellerie-restauration, un reconfinement aurait des conséquences "désastreuses", a réagi sur Twitter Kate Nicholls, directrice générale de UK hospitality, appelant à un soutien financier pour surmonter cette nouvelle épreuve.

Chaque province britannique décide de sa propre stratégie contre la pandémie. Les plus de trois millions d'habitants du Pays de Galles sont les premiers Britanniques à être retournés en confinement, au moins jusqu'au 9 novembre.

Mi-octobre, l'Irlande du Nord a fermé pour un mois pubs et restaurants et décidé de prolonger les vacances scolaires.

Selon le Premier ministre gallois, Mark Drakeford, le gouvernement britannique doit discuter avec les responsables des gouvernements locaux sur une "approche commune d'ici Noël" à travers le Royaume-Uni.

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