QUITO (awp/afp) - La justice équatorienne a annoncé avoir procédé à plusieurs perquisitions vendredi dans le cadre de son enquête sur un système de corruption au sein du gouvernement impliquant un beau-frère du président Guillermo Lasso.

Le procureur général a indiqué sur Twitter avoir "conduit une opération au cours de laquelle huit raids simultanés ont été menés à Guayaquil (grand port de l'ouest du pays) et un à Quito, aux domiciles de personnes faisant l'objet d'une enquête pour un système de corruption présumé dans des entreprises publiques".

Ce communiqué n'a pas précisé l'identité des personnes visées.

Dans la foulée de cette annonce, le gouvernement a nié l'existence d'un système de corruption en son sein.

"Il n'y a pas de conspiration ou de structure criminelle au sein du gouvernement", a assuré le ministre des Affaires gouvernementales, Francisco Jimenez, lors d'une conférence de presse au siège de la présidence.

Qu'ils enquêtent sur ce qu'il faut, a-t-il ajouté.

Selon le bureau du procureur, lors des perquisitions "divers éléments de preuve ont été saisis, tels que des documents, des dispositifs de stockage, des téléphones portables, des ordinateurs et des bijoux".

Après les révélations d'un média en ligne, La Posta, sur un vaste système de corruption à la tête des entreprises publiques du pays, la justice a ouvert une enquête sur "des irrégularités présumées dans les nominations et/ou les embauches dans les entreprises du secteur de l'électricité", a expliqué le président Lasso, actuellement en déplacement en Europe.

L'affaire implique un beau-frère du président qui ne fait pas partie du gouvernement, Danilo Carrera, et Hernan Luque, ancien délégué présidentiel au conseil d'administration de l'EMCO, l'organisme d'Etat qui chapeaute toutes les entreprises du secteur public, notamment celles des secteurs stratégiques du pétrole et de l'électricité.

"Un ancien fonctionnaire qui a été mis en examen ne représente en aucun cas un gouvernement", s'est défendu le ministre Jimenez, faisant référence à M. Luque, en Argentine depuis le 9 janvier, selon le gouvernement.

Le domicile du beau-frère du président, banquier, ancien fonctionnaire et membre du Comité olympique équatorien, "n'est pas inclus" dans les perquisitions menées ce vendredi, a-t-il précisé.

Suite à la révélation du scandale par La Posta, le président Lasso a demandé la démission des dirigeants de toutes les entreprises publiques, et la participation de son secrétariat anti-corruption aux conseils d'administration de ces mêmes sociétés.

L'image du gouvernement de droite de M. Lasso, déjà jugée mauvaise ou très mauvaise par 80% des personnes interrogées en décembre par un institut privé de sondages, a été encore affaiblie par ce scandale.

Le président Lasso ne dispose pas de la majorité au parlement monocaméral, dominée par une opposition cependant divisée.

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