PARIS (awp/afp) - La ministre déléguée au Logement Emmanuelle Wargon a regretté vendredi "la caricature faite de ses propos" sur les maisons individuelles, qu'elles a qualifiées de "non-sens écologique, économique et social" dans un discours jeudi, provoquant de vives réactions chez les professionnels de la construction.

Jeudi dans un discours, la ministre a déclaré que les maisons individuelles, "ce rêve construit pour les Français dans les années 70", "ce modèle d'urbanisation qui dépend de la voiture pour les relier", sont un "non-sens écologique, économique et social". "Le modèle du pavillon avec jardin n'est pas soutenable et nous mène à une impasse", selon des propos rapportés par plusieurs médias.

Suite à ce discours, le pôle Habitat de la Fédération française du bâtiment (FFB) a "déploré la stigmatisation persistante de l'habitat individuel, à contresens des aspirations des Français" sur Twitter, tandis que la Fédération des constructeurs de maisons individuelles s'est dite "révoltée contre de tels propos tenus par une élite parisienne dite écologique et pourtant très loin des territoires, des habitants et de leurs préoccupations", dans la presse spécialisée.

Dans un communiqué vendredi soir, le ministère de la Transition écologique affirme qu'"Emmanuelle Wargon l'a dit très clairement: il n'est pas question d'en finir avec la maison individuelle. Elle regrette la caricature faite de ses propos, qui ne reflète pas la teneur de son discours prononcé".

"Oui, de nombreux Français rêvent de la maison individuelle car c'est une promesse de confort, d'espace et de tranquillité. Personne ne veut les en empêcher ni les en dissuader. Ils sont aussi en demande de services de proximité. Pourtant les lotissements en périphérie des villes ne permettent pas toujours d'accéder à ces services et contribuent à un sentiment d'exclusion. Il faut donc repenser nos modèles d'urbanisme", est-il indiqué.

L'opération "Habiter la France de demain" - que clôturait jeudi Mme Wargon - visait à "mettre en valeur d'autres modèles d'habitat, plus durables et plus agréables à vivre, qui pour beaucoup existent déjà en France et ont vocation à se développer en complément de l'offre existante, qui bien sûr demeure", selon le communiqué du ministère.

Il affirme que "les maisons individuelles ont toutes leur place dans ces nouveaux modèles", et que la ministre "continuera pour sa part de défendre tous les modèles d'habitat durables qui, sans s'opposer à la maison individuelle, donnent des perspectives d'avenir pour réconcilier l'impératif écologique et celui de loger les Français là où ils en ont besoin".

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