BRUXELLES (awp/afp) - Le Royaume-Uni a accordé 23 licences supplémentaires aux pêcheurs français, ont annoncé samedi Londres et Bruxelles, au lendemain d'une date-butoir fixée par Paris pour résoudre le conflit des droits de pêche post-Brexit.

Ce nombre reste très en-deçà des 104 licences que réclamait la France ces derniers jours, menaçant d'aller au contentieux en l'absence d'ici vendredi de "geste de bonne volonté" de la part de Londres.

"Hier soir, après avoir reçu des éléments justificatifs additionnels de la part de la Commission européenne, le Royaume-Uni a accordé 18 licences à des navires de remplacement" prenant la place de bateaux pêchant auparavant dans les eaux britanniques, a indiqué un porte-parole du gouvernement britannique.

Cette annonce a été confirmée par la Commission européenne, qui négocie au nom de la France.

"Un travail technique plus approfondi se poursuit sur sept demandes de licences supplémentaires concernant des navires de remplacement, et devrait se conclure lundi", a ajouté le porte-parole britannique.

Par ailleurs, l'île anglo-normande de Jersey, qui octroie ses licences de manières indépendante, a approuvé samedi 5 nouvelles licences aux pêcheurs français, a-t-il poursuivi.

Selon lui, ces décisions"concluent la période de pourparlers intensifs" des derniers jours entre Londres et la Commission européenne.

En vertu de l'accord signé fin 2020 entre Londres et Bruxelles, les pêcheurs européens peuvent continuer à travailler dans les eaux britanniques à condition de pouvoir prouver qu'ils y pêchaient auparavant. Mais depuis plus de onze mois, Français et Britanniques se disputent sur la nature et l'ampleur des justificatifs à fournir.

Avec les 23 approbations annoncées samedi, la France a jusqu'ici obtenu 1.027 licences de pêche post-Brexit et en réclame donc encore 81.

"Cette décision est une importante étape dans un long processus. Nous allons examiner (...) la base légale de chaque demande de licence qui n'a pas encore été approuvée", a souligné samedi sur Twitter le commissaire européen à la Pêche Virginijus Sinkevicius.

La Commission avait demandé à Londres de régler le litige des licences de pêches avant ce vendredi 10 décembre, Paris faisant de cette date un ultimatum. Jeudi soir, le Royaume-Uni avait sèchement rejeté l'échéance.

Si Londres "campe sur sa position, nous demanderons à la Commission, dans le week-end, d'annoncer qu'un contentieux est engagé", avait réaffirmé vendredi matin le secrétaire d'État français aux Affaires européennes, Clément Beaune.

Mais "si les Britanniques disent +on donne quelques dizaines de licences supplémentaires+ comme geste de bonne volonté (...) , nous en tiendrons compte (...) et peut-être nous continuerons" à dialoguer, avait-il aussitôt ajouté.

Le ministère français de la Mer n'avait pas réagi samedi en début d'après-midi à l'annonce de Londres.

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