New York (awp/afp) - Racheté par Elon Musk la semaine dernière, Twitter ferme ses bureaux vendredi avant une vague mondiale de licenciements, qui pourrait voir sa masse salariale divisée par deux.

"Pour aider à assurer la sécurité de chaque employé ainsi que celle des systèmes et des données de Twitter, nos bureaux seront temporairement fermés et tous les accès par badge seront suspendus", a indiqué l'entreprise californienne jeudi dans un courriel interne consulté par l'AFP.

Le message indique aux salariés qu'ils seront informés par courriel si leur emploi est supprimé ou non, sans préciser le nombre de postes concernés.

Selon le Washington Post, M. Musk a prévu de remercier environ 50% des quelque 7.500 employés du groupe. Dès sa prise de pouvoir, il avait dissous le conseil d'administration et congédié le directeur général ainsi que d'autres hauts responsables.

Pour financer son rachat à 44 milliards de dollars, l'entrepreneur milliardaire a lourdement endetté la société dont la santé financière était déjà fragile puisqu'elle a enregistré un déficit important au deux premiers trimestres de l'année.

M. Musk a ainsi contracté des emprunts d'un montant de 13 milliards de dollars, qui vont devoir être remboursés par Twitter et non par le patron de Tesla.

Il a également cédé pour environ 15,5 milliards de dollars de ses actions du constructeur de voitures électriques en deux vagues, en avril et en août, et adossé des prêts d'une valeur de 12,5 milliards de dollars à ses titres Tesla.

L'une des principales idées avancées par M. Musk pour générer des revenus est un abonnement à 8 dollars par mois permettant aux utilisateurs de faire certifier leur compte, d'être moins exposés à de la publicité et de bénéficier de divers avantages.

Ce projet a suscité de nombreuses critiques et de la circonspection, notamment parmi les usagers bénéficiant déjà d'un compte authentifié.

M. Musk doit aussi faire face à l'inquiétude des annonceurs, qui s'interrogent sur les risques d'un assouplissement de la modération des contenus.

Plusieurs groupes ont déjà décidé de suspendre leurs dépenses publicitaires sur Twitter, dont le géant américain de l'agro-industrie General Mills, le constructeur automobile américain General Motors et son concurrent allemand Volkswagen.

"Twitter ayant annoncé la révision de ses lignes directrices liées à la sécurité des marques, le groupe Volkswagen a recommandé à ses marques de suspendre leurs activités payantes sur la plate-forme jusqu'à nouvel ordre", a confirmé vendredi à l'AFP le groupe de Wolfsburg.

afp/al