New York (awp/afp) - Le ministère américain de la Justice a assigné mercredi devant un tribunal fédéral de Californie la plateforme Uber, à laquelle il reproche de ne pas avoir adapté son service aux personnes en situation de handicap, qui paient parfois plus cher leurs courses faute de pouvoir monter suffisamment vite en voiture.

Depuis 2016, Uber a mis en place une pénalité financière imposée au client lorsque le chauffeur attend plus de deux minutes au point de rendez-vous fixé à l'avance (5 minutes pour les clients Uber Black ou SUV).

Or, fait valoir le ministère public dans le document de l'assignation, "beaucoup de passagers à mobilité réduite ont besoin de plus de deux minutes pour monter ou charger un véhicule, pour plusieurs raisons".

Les autorités mentionnent fauteuils roulants et déambulateurs, "qui doivent être pliés et rangés dans le véhicule".

Selon les éléments cités par le ministère public, Uber a, au cas par cas, remboursé des clients en situation de handicap qui avaient dû payer plus cher leur course, mais la plateforme a parfois aussi refusé de prendre en compte des demandes sur cette base.

Les chauffeurs ne peuvent pas changer les paramètres de la course et éviter que les clients à mobilité réduite soient pénalisés.

Pour le ministère de la Justice, ces pratiques s'inscrivent en violation de l'Americans with Disabilities Act (ADA), grande loi contre la discrimination liée au handicap et votée par le Congrès américain en 1990.

Dans une réaction transmise à l'AFP par un porte-parole, Uber a indiqué avoir procédé à un changement "la semaine dernière" dans ce domaine. "Désormais, les frais de dépassement (de temps d'embarquement) seront supprimés pour tout passager qui certifiera être en situation de handicap", a indiqué le groupe.

Uber réfute le fait que son règlement et sa tarification soient en infraction avec l'ADA et assure qu'il va "continuer à améliorer ses produits pour permettre à chacun de se déplacer facilement autour de chez lui".

afp/rp