New York (awp/afp) - Uber a versé 100 millions de dollars à l'Etat du New Jersey en arriérés d'impôts et en amende pour avoir qualifié près de 300.000 chauffeurs de travailleurs indépendants et les avoir ainsi privés de prestations sociales, selon un communiqué diffusé mardi.

Le service de l'Etat en charge de la protection des travailleurs a fait cette découverte lors d'un audit sur les années 2014-2018.

"Lorsqu'un travailleur est classé à tort comme entrepreneur indépendant, il perd les droits auxquels les employés ont droit, notamment le salaire minimum, la rémunération des heures supplémentaires, la couverture des accidents du travail, l'assurance-chômage" et autres avantages, explique l'administration.

Il n'est pas protégé par certaines lois sur le travail et son employeur ne paie pas les contributions adéquates au fonds spécial pour l'assurance-chômage, "laissant tous les autres employeurs de l'État payer pour sa faute", ajoute l'administration.

"Ces entreprises répètent souvent l'idée erronée qu'être un employé empêche la flexibilité, ce qui n'est tout simplement pas vrai", a remarqué le responsable en charge du service, Robert Asaro-Angelo, dans le communiqué.

"Nous ne nous plierons pas aux caprices des entreprises dont la stratégie commerciale repose sur l'érosion de protections sociales installées de longue date", a-t-il ajouté.

La question du statut des chauffeurs - indépendants ou salariés - est régulièrement remise sur la table par diverses autorités, sans qu'un consensus n'émerge pour l'instant.

La somme versée au New Jersey correspond à 78 millions de dollars de contributions non payées à l'Etat, avec les intérêts, et à une amende 22 millions.

L'audit avait initialement prévu le versement de plus d'1 milliard de dollars mais la somme a été nettement abaissée après des réclamations de la part d'Uber, a souligné l'entreprise, en désaccord avec la décision.

"Les chauffeurs du New Jersey et dans l'ensemble du pays sont des travailleurs indépendants qui travaillent quand et où ils le souhaitent - une majorité écrasante effectuant ce type de travail parce qu'ils apprécient la flexibilité", a avancé une porte-parole dans un message transmis à l'AFP. L'entreprise n'a d'ailleurs pas changé la classification de ses chauffeurs dans l'Etat, a-t-elle précisé.

Le département du Travail du New Jersey n'avait pas dans l'immédiat répondu à une question de l'AFP demandant s'il considérait qu'Uber était toujours en infraction après la période couverte par l'audit.

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