Perdant plus de 6% à 78,64 euros, Ubisoft pointe à la dernière position de l'indice SBF 120, pénalisé par des perspectives décevantes. L'éditeur de jeux vidéo s'est contenté de resserrer sa fourchette d'objectifs en dépit d'un troisième trimestre, clos fin décembre, record. Or, le secteur connait actuellement un environnement particulièrement favorable du fait des confinements, permettant à plusieurs de ses concurrents de relever leurs objectifs annuels ces derniers jours: Take-Two et Electronic Arts. Ubisoft pèche en comparaison.

Les analystes jugent en outre que l'action est correctement valorisée. Plusieurs analystes, dont JPMorgan, LCM, SG et Oddo, ont ainsi maintenu leur recommandation Neutre. Oddo note ainsi l'absence de décote sur les leaders américains.

Ubisoft vise désormais un résultat opérationnel ajusté compris entre 450 et 500 millions d'euros, soit 475 millions d'euros en moyenne, contre de 420 à 520 millions auparavant, soit 470 millions d'euros en moyenne. Le consensus FactSet de 496 millions d'euros est plus élevé que la nouvelle prévision. Selon les estimations de JPMorgan, le consensus de résultat opérationnel ajusté devrait être réduit d'environ 7%.

Le net bookings, l'équivalent des revenus, est, lui anticipé entre 2,22 et 2,28 milliard d'euros contre de 2,2 à 2,35 milliards d'euros auparavant. Le marché anticipait pour sa part 2,345 milliards d'euros.

Ces prévisions décevantes s'expliquent par les décalages sur l'exercice suivant de la sortie de Prince of Persia et Riders Republic et le report de l'événement Rainbow6 Invitational 2021 en raison de restrictions liées au Covid.

Ces prévisions plus faibles que prévu ont en outre été annoncées en même temps qu'un trimestre record. Ubisoft a profité des succès de ses jeux phares du trimestre ; Assassin's Creed Valhalla, Watch Dogs Legion d'Immortals Fenyx Rising et Just Dance 2021, mais aussi de la bonne performance du back-catalogue.

Le net bookings du troisième trimestre, clos fin décembre, s'élève à 1 milliard d'euros, supérieur à l'objectif de 860 à 960 millions d'euros, et en hausse de 119,7% (+125,5 % à taux de change constants). Le consensus s'élevait à 984 millions d'euros.

Les investissements récurrents des joueurs ou PRI (ventes d'items, DLC/Season Pass, abonnements, publicités) ont atteint 218,2 millions d'euros contre 163,6 millions d'euros, un an plus tôt. Les revenus du back-catalogue sont passés en un an de 252,2 à 306,1 millions d'euros.