Si le secteur des jeux vidéo a été en Bourse l'un des gagnants de la pandémie de Covid-19, il n'est pas épargné par ses effets négatifs. Ubisoft a ainsi lancé un avertissement sur ses résultats après avoir du décaler deux de ses jeux AAA, équivalent des blockbusters pour le secteur, Far Cry 6 et Rainbow Six Quarantine, sur l'exercice suivant. Le groupe a mis en cause les « défis de production liés au travail à domicile ». L'évolution des changes a également un impact négatif de 30 millions d'euros.

Le titre Ubisoft est sanctionné, fermant la marche de l'indice SBF 120 avec un recul de 7,13% à 76,06 euros.

L'éditeur de jeux vidéo anticipe désormais des net bookings, l'équivalent des revenus, compris entre 2,2 et 2,35 milliards d'euros et à un résultat opérationnel ajusté compris entre 420 et 520 millions d'euros pour l'ensemble de l'exercice. Ubisoft prévoyait auparavant des net bookings comprises entre 2,35 milliards et 2,65 milliards d'euros, ainsi qu'un résultat opérationnel ajusté entre 400 et 600 millions d'euros.

Le consensus de profits opérationnels devrait être réduit de 20%, prévient JPMorgan. Oddo BHF a pour sa part abaissé sa prévision de 10%.

" Avec le récent retard de Cyberpunk, celui de Far Cry 6 & Rainbow Six Siege devrait être moins dur (donc plus acceptable ?) pour les investisseurs et les joueurs ", spécule Jefferies. Toutefois, pour l'analyste, " il pourrait soulever des inquiétudes quant aux défis du travail à distance sur le développement de jeux dans l'ensemble du secteur ".

En regardant le " verre à moitié plein", LCM note " l'extraordinaire qualité du business model du groupe qui, une nouvelle fois, sera profitable sur ce semestre sans réelle sortie de jeu puisque son backcatalogue représente 95% du CA S1, alors même qu'il y avait eu très peu de nouveaux lancements l'an passé, un seul AAA, qui avait été un échec (GR Breakpoint) ".

Cette mauvaise surprise intervient en effet après une première partie d'exercice meilleure que prévu, mais cette période pèse peu au regard de l'exercice fortement concentré au quatrième trimestre. Le résultat opérationnel ajusté a atteint 114,3 millions d'euros contre 6,9 millions un an auparavant. Les net bookings ont progressé de 14,2% à 754,7 millions d'euros.

"  Cette surperformance s'explique par un plus grand marché adressable à la suite des confinements liés au Covid-19, le catalogue attrayant d'Ubisoft et ses services en direct " , analyse JPMorgan.