Zurich (awp) - Le géant bancaire UBS a dégagé en 2016 un bénéfice net de 3,3 mrd CHF, en recul de près de moitié (-46,8%) sur un an. Ce résultat a été réalisé dans des conditions de marché très difficiles et un climat d'incertitude sur le plan géopolitique, indique le groupe vendredi. Le quatrième trimestre s'est révélé supérieur aux attentes. La banque aux trois clés s'estime en bonne voie pour atteindre ses objectifs d'économies de 2,1 mrd CHF d'ici fin 2017.

Le conseil d'administration propose le versement d'un dividende ordinaire inchangé de 0,60 CHF par action au titre de 2016. L'année précédente, un dividende spécial de 0,25 CHF par titre était venu gonfler la rémunération des actionnaires.

Au quatrième trimestre, le produit d'exploitation s'est fixé à 7,00 mrd CHF, en progression de 3,4% sur un an. Les charges ont bénéficié d'un allègement de 5,1%, à 6,21 mrd. Au 31 décembre, le numéro un bancaire helvétique revendiquait des économies nettes de 1,6 mrd CHF.

Le résultat avant impôts a été multiplié par 3,5 à 848 mio CHF, tandis que le bénéfice net s'affiche en recul de 22% à 738 mio. UBS a comptabilisé un crédit d'impôt différé de 166 mio au 4e trimestre, ce qui porte le total pour 2016 à 582 mio.

UBS a provisionné au cours du dernier partiel une somme de 162 mio CHF destinée aux litiges. Les coûts de restructuration ont atteint 372 mio durant la même période.

REFLUX DANS LA GESTION DE FORTUNE

UBS dépasse les prévisions du consensus AWP en ce qui concerne le produit d'exploitation, le résultat avant impôts et le bénéfice net au 4e trimestre, attendus respectivement à 6,86 mrd, 362 mio et 296 mio CHF. Les provisions pour risques judiciaires s'avèrent moins élevées que prévu, tandis que les coûts de restructuration sont peu ou prou dans la cible.

A fin décembre, la masse sous gestion atteignait 2821 mrd CHF, contre 2747 mrd au 30 septembre.

Dans le détail, la division Wealth Management (WM) a vu son résultat avant impôts s'étoffer de 7,0% à 368 mio CHF. Les marges nette et brute se sont toutefois péjorées de quelques points de base. Cette unité de gestion de fortune a subi des sorties nettes d'argent de 4,1 mrd CHF, causées par des reflux de 7,4 mrd en provenance des marchés émergents et d'Asie Pacifique.

Le bénéfice avant impôts a explosé pour la division gestion de fortune dévolue au continent américain (WM Americas). Il a bondi à 339 mio CHF, contre 13 mio au 4e trimestre 2015. La hausse substantielle reflète une baisse des changes pour provisions pour litiges, qui se sont élevés à 52 mio USD lors du dernier partiel. La collecte d'argent s'est révélée négative, à -1,3 mrd USD.

La banque d'affaires a quasiment multiplié son résultat par quatre, à 306 mio CHF mais enregistré une progression des actifs pondérés au risque (RWA). La banque de défaisance mis à part, les autres unités (Asset Management et Private et Corporate Banking) sont bénéficiaires.

Au terme de l'exercice 2016, le ratio de fonds propres durs affichait 13,8%, en recul de 0,2 point de pourcentage sur trois mois. Le ratio de levier est resté plus ou moins stable, à 3,5% (3,4%). Les RWA totaux ont augmenté à 223 mrd CHF, contre 216,8 mrd au 3e trimestre.

UBS ne fournit pas de prévisions chiffrées pour 2017. La grande banque affirme qu'elle continuera à mettre en oeuvre sa stratégie avec discipline, en la positionnant pour atténuer les effets négatifs attendus et pour bénéficier de toute nouvelle amélioration des conditions du marché.

Les coûts liés à la restructuration devraient demeurer stables cette année, selon le communiqué d'UBS.

fr/buc