Zurich (awp) - En passe d'être racheté par son ex-concurrent UBS, Credit Suisse (CS) vit ses derniers jours en tant qu'entité indépendante. La finalisation de la transaction historique annoncée en mars, qui marque la fin de l'établissement fondé par Alfred Escher en 1856, est attendue dans une semaine, après quoi son titre sera retiré de la cote à Zurich et à New York.

La banque aux trois clés a annoncé lundi s'attendre à finaliser "dès le 12 juin" le rachat de son ex-concurrent aux deux voiles. L'opération reste toutefois tributaire de l'approbation de la déclaration d'enregistrement par l'autorité étasunienne de surveillance des marchés (SEC) et de la réalisation ou du renoncement par UBS "d'autres conditions de clôture restantes", selon les termes du communiqué.

Après la finalisation, les actions et les certificats de dépôt américains (ADS) de Credit Suisse seront décotés des places zurichoise (SIX) et new-yorkaise (NYSE). Comme indiqué lors de l'annonce de la transaction le 19 mars, les actionnaires de CS recevront un titre UBS pour 22,48 actions détenues. L'échange des ADS peut quant à lui "être soumis à certains frais".

Décotation immédiate

De son côté, le futur ex-numéro deux bancaire helvétique a précisé qu'en cas de clôture de la transaction avant l'ouverture de la séance à Wall Street le 12 juin, la décotation à New York aura lieu le jour-même et celle à Zurich le lendemain. Sinon, le retrait des deux plateformes interviendra le 13 juin.

Dans une note aux marchés, l'opérateur boursier SIX a indiqué avoir approuvé la demande de décotation déposée le 2 juin, précisant que le dernier jour de négoce sera communiqué au plus tard avant l'ouverture de la dernière séance de cotation.

Le feu vert de la SEC est le dernier attendu, après que la Réserve fédérale américaine (Fed) a donné son accord dès mi-avril, suivie depuis par la Banque d'Angleterre (BoE) et la Commission européenne. En Suisse, la Commission de la concurrence (Comco), qui évalue habituellement les fusions-acquisitions avait été subordonnée dès l'annonce de la transaction à l'Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (Finma) au nom du droit d'urgence.

Points sur les i

Dans un commentaire, la Banque cantonale de Zurich (ZKB) considère que la finalisation de la fusion est une "étape importante pour initier ce qui s'annonce comme une longue intégration et mettre les points sur les i", tout en relevant que les détails du soutien de la Confédération ne semblent pas encore avoir été signés.

Bien que le profil de risque d'UBS ait nettement changé, la ZKB y voit toujours de bonnes opportunités pour les investisseurs et campe sur sa recommandation d'achat (surpondérer). Un avis apparemment partagé par le marché. A la Bourse, l'action Credit Suisse a fini en hausse de 1,1% à 0,8032 franc et l'action UBS a progressé de 0,3% à 18,13 francs suisses, dans un SMI en baisse de 0,25%.

Selon des résultats présentés par UBS dans le prospectus adressé au gendarme américain des marchés, le groupe fusionné présentait au 31 décembre sur une base pro forma des actifs à hauteur de 1730 milliards de dollars.

Empêtrée dans des scandales à répétition depuis plusieurs années, Credit Suisse avait vu sa situation se détériorer rapidement suite à la faillite de la Silicon Valley Bank. A la demande des autorités helvétiques, UBS avait alors accepté de reprendre son ancien rival pour 3 milliards de francs suisses, après avoir obtenu d'importantes garanties financières de la part de la Confédération et de la Banque nationale suisse.

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