Zurich (awp) - Malgré un début d'année marqué par la débâcle du fonds spéculatif Archegos, UBS continue de démontrer sa solidité opérationnelle dans un contexte de crise sanitaire. Le numéro un bancaire helvétique a signé une performance probante au 3e trimestre, rognant notamment sur ses coûts. Une mise à jour stratégique sera présentée en février.

Alors que les analystes s'attendaient à voir la grande banque freinée par la torpeur caractéristique aux mois d'été, UBS a déjoué les attentes, dépassant les prévisions les plus optimistes du consensus AWP. Le bénéfice net au troisième trimestre s'est inscrit à 2,28 milliards de dollars, en hausse de 8,9% sur un an, indique le groupe zurichois mardi.

Au deuxième partiel, le résultat net avait atteint 2 milliards de dollars. Cumulés sur neuf mois, les profits de la grande banque se sont élevés à 6,11 milliards.

Cité dans le communiqué, le directeur général Ralph Hamers affirme que le "dynamisme des affaires" a notamment contribué à ce bon résultat. Le patron néerlandais d'UBS revendique une croissance dans toutes les régions et les divisions.

Le bénéfice avant impôts s'est étoffé de plus de 11% à 2,87 milliards de dollars, dont plus de la moitié - 1,52 milliard (+43%) - pour la seule division de gestion de fortune, Global Wealth Management (GWM). Autre indicateur de rentabilité très scruté, le rendement des fonds propres du groupe a atteint 20,8%, amélioré de plus de 1,5 point sur trois mois.

Dans un commentaire, la Banque cantonale de Zurich salue les progrès réalisés en matière de réduction des coûts. Les charges d'exploitation ont ainsi reculé de 1,5% à 6,26 milliards, conformément aux attentes de la communauté financière.

Les dépenses strictement opérationnelles - c'est-à-dire excluant les variations de bonus, les frais de litiges et de restructuration ainsi que les effets de change - sont restées stables sur les neuf premiers mois de l'année, souligne la grande banque dans ses documents.

19 milliards de collecte

UBS a déjà dépassé son objectif de ratio coûts-revenus, constatent les analystes de Mirabaud. Cet indicateur n'a jamais été aussi bas chez UBS depuis la crise financière, renchérit l'analyste Andreas Venditti, de la banque Vontobel.

Les recettes d'UBS ont également progressé, mais proportionnellement moins que les résultats. Le chiffre d'affaires a atteint 9,13 milliards de dollars au 3e trimestre, en hausse de 2,2% sur un an. Activité stratégiquement importante, la gestion de fortune a contribué à hauteur de quelque 5 milliards (+17%), portée par une collecte soutenue.

Les entrées nettes d'argent contributeur aux recettes se sont fixées à 19 milliards de dollars, dopées par des afflux de 12 milliards sur le continent américain. Les sorties de 2 milliards dans la région Asie-Pacifique constituent la seule ombre au tableau. La masse sous gestion s'est établie à 4432 milliards (-1,2%).

L'unité Personal & Corporate Banking n'est pas en reste, la croissance des revenus et du résultat étant similaire à celle de GWM. La division de banque d'affaires a fait bondir son résultat avant impôts de près d'un tiers malgré une stagnation des recettes. L'activité de gestion d'actifs a plongé en raison d'une base de comparaison défavorable: la vente de la plateforme Fondcenter au luxembourgois Clearstream avait dopé la performance au troisième trimestre 2020.

Ralph Hamers annonce une mise à jour de la stratégie lors de la présentation des chiffres annuels, le 1er février prochain.

A la Bourse, l'action UBS a terminé en hausse de 1,25% à 16,57 francs suisses, dans un SMI en progression de 0,69%.

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