Londres (awp/afp) - Le cours du nickel a continué de grimper en flèche cette semaine, battant un nouveau record de prix sur le London Metal Exchange (LME): à son plus haut jeudi, la tonne de nickel s'est échangé à 24.435 dollars, un prix jamais atteint depuis début août 2011.

Depuis le début de l'année, le prix du "métal du diable" a augmenté de près de 18%.

"Le secteur des métaux industriels a atteint un niveau record en raison de la perspective d'une diminution rapide des stocks, des perturbations de l'approvisionnement et de la perspective de mesures de relance en Chine, ce qui laisse présager une nouvelle poussée à la hausse", explique Ole Hansen, analyste chez Saxo Bank, précisant que "le nickel a une fois de plus mené le bal".

De nombreux métaux comme le nickel, le lithium ou encore le cobalt sont essentiels pour la fabrication des batteries des voitures électriques : il permettent de limiter leur taille.

Selon Ole Hansen, le nickel "n'a pas connu un tel niveau de tension depuis 2007, les stocks des entrepôts surveillés par les Bourses de Londres et de Shanghai continuant de diminuer".

Par ailleurs, les tensions entre l'Ukraine et la Russie font craindre de potentielles ruptures d'approvisionnement de la Russie, un des plus importants producteurs de nickel avec l'Indonésie.

Sur le LME, la tonne de nickel pour livraison dans trois mois s'échangeait à 24.140 dollars vendredi vers 16H45 GMT (17H45 à Paris), contre 22.1994 dollars le vendredi précédent à la clôture.

L'arabica frôle son sommet

Les prix du café arabica sont repartis à la hausse depuis le début de l'année, proches vendredi des plus hauts en dix ans atteints début décembre 2021, portés par une récolte décevante au Brésil, qui a réduit considérablement l'offre.

"Le prix reçoit le soutien de l'offre limitée due à une récolte plus faible au Brésil et aux problèmes simultanés de livraison", assure Carsten Fritsch, analyste chez Commerzbank.

"La dernière récolte au Brésil a été celle d'une année à faible rendement, qui a en outre été affectée par une météo défavorable", ajoute-t-il.

Le Brésil est le premier producteur mondial d'arabica.

"Les problèmes actuels de pénurie de conteneurs, d'annulations de réservations et de coûts de fret plus élevés limitent toujours les exportations brésiliennes", commente Guilherme Morya, analyste chez Rabobank.

Côté robusta, selon des données de l'Organisation internationale du café (OIC) citées par les analystes de Commerzbank, le Vietnam et l'Indonésie ont chacun enregistré des augmentations significatives de leurs exportations en octobre et novembre combinés.

Sur l'ICE Futures US de New York, la livre d'arabica pour livraison en mars valait 239,80 cents, contre 239,65 cents sept jours auparavant à la clôture.

Sur le Liffe de Londres, la tonne de robusta pour livraison en mars valait 2.210 dollars vendredi à 16H45 GMT (17H45 à Paris), contre 2.228 dollars il y a une semaine.

L'or remonte

Le prix de l'or a grimpé au fil de la semaine pour atteindre jeudi un plus haut depuis novembre à 1.847,90 dollars l'once avant de reculer un peu, ayant profité de l'inquiétude des marchés mondiaux.

"La remontée du risque géopolitique dope la demande pour la valeur refuge, et les lingots comme remède contre l'inflation sont un autre attrait pour les investisseurs", commente Han Tan, analyste chez Exinity.

Les tensions entre l'Occident et la Russie, mais également au Moyen-Orient, poussent les acteurs du marché à la prudence.

A plus long terme, "nous nous attendons à ce que le dollar reste fort et à ce que l'inflation devienne plus modérée, ce qui devrait peser sur l'or en 2022", préviennent cependant les analystes de UBS.

Vers 16H45 GMT (17H45 à Paris), l'once d'or coûtait 1.834,93 dollars, contre 1.817,94 dollars le vendredi précédent en fin de séance.

afp/rp