L’année fiscale qui s’achève donne raison au vieil adage des analystes — durant une récession, ce sont les budgets maquillage qui restent les plus résistants — mais ne marque pas d’inflexion de tendance ; le marché semble néanmoins s’en satisfaire à en juger par le rebond du cours de l’action.

Sur les douze mois écoulés, les ventes progressent de manière presque imperceptible — $11.3 milliards de chiffre d’affaires contre $11.2 milliards l’an passé — malgré l’ouverture de soixante nouveaux points de vente ; un nombre équivalent d’ouvertures est prévu pour 2025.

Au niveau des marges, en revanche, la compression est sévère — la marge brute diminue tandis que l’augmentation de l’empreinte physique du groupe fait augmenter la structure de coûts administratifs de plus de $100 millions — si bien que le profit d’exploitation de $1.6 milliard est inférieur au $1.7 milliard réalisé l’an passé.

Le profit par action atteint lui $25, contre $26 l’an passé. La dynamique de compression de la profitabilité ne devrait pas s’infléchir en 2025, puisque le management entrevoit un profit par action de moins de $23 au terme de l’exercice fiscal qui commence. 

L’essoufflement de la croissance d’Ulta n’est pas une surprise. Elle vient logiquement conclure un cycle exceptionnel, qui a vu les ventes et le profit d’exploitation du groupe quadrupler en dix ans. Sur la durée, le nombre de titres en circulation a parallèlement été réduit d’un bon quart. 

Les rachats d’actions ont toujours été le vecteur de retour de capital aux actionnaires privilégié par Ulta. Le groupe met le paquet sur cette stratégie depuis quatre ans, avec $4.5 milliards de rachats de titres au total. Pour l’exercice fiscal qui débute, les rachats devraient atteindre au moins $900 millions.

La valeur d’entreprise actuelle du groupe évolue sensiblement sous le plancher de dix fois son profit d’exploitation avant investissements, ou EBITDA, c’est-à-dire nettement sous sa moyenne historique de quinze fois l’EBITDA.