L'indice Dow Jones a gagné 41,03 points, soit 0,16%, à 26.403,28 et le Standard & Poor's-500, plus large, a pris 1,88 point, soit 0,06%, à 2.926,46 mais le Nasdaq Composite a reculé de 10,51 points, soit 0,13%, à 7.962,88.

Tous trois gagnaient autour de 0,5% dans les premiers échanges après l'annonce d'une croissance soutenue des dépenses de consommation en juillet et au lendemain de déclarations de Washington et de Pékin qui ont entretenu l'espoir d'une reprise des négociations entre les deux camps.

Mais la perspective de la fermeture des marchés américains lundi pour le Labor Day et celle de l'entrée en vigueur dès dimanche de nouveaux droits de douane de 15% sur quelque 125 milliards de dollars (114 milliards d'euros) de produits chinois importés aux Etats-Unis ont fini par peser sur la tendance.

"Essayer de prendre une position importante le dernier jour du mois alors qu'il y a le Labor Day, ça n'est pas la meilleure idée possible", explique Vinay Pande, responsable des stratégies de trading d'UBS Global Wealth Management à New York.

Sur l'ensemble de la semaine, le Dow a gagné 3,02%, le S&P-500 2,79% et le Nasdaq 2,72%, leur meilleure performance hebdomadaire depuis juin. Mais le mois d'août se solde par une baisse de 1,72% pour le Dow, de 1,81% pour le S&P-500 et de 2,6% pour le Nasdaq.

LES INDICATEURS DU JOUR

La consommation des ménages aux Etats-Unis affiche une hausse de 0,6% en juillet, un chiffre un peu supérieur aux attentes, mais leurs revenus ont décéléré, affichant une hausse de 0,1% seulement après +0,5% en juin et +0,3% attendu.

La confiance du consommateur américain a par ailleurs subi en août sa plus forte baisse mensuelle depuis 2012 selon les résultats définitifs de l'enquête mensuelle de l'université du Michigan, dont l'indice est revenu à 89,8 contre 98,4 en juillet.

"Les nouvelles du jour ont été mitigées", résume Vinay Pande. "Il y a eu de bonnes nouvelles sur la consommation et de mauvaises nouvelles sur la confiance du consommateur."

En Europe, l'inflation dans la zone euro est restée stable en août en première estimation à 1,0% sur un an et les ventes au détail en Allemagne ont baissé 2,2% en juillet, un recul plus marqué qu'anticipé.

VALEURS

L'indice sectoriel S&P des hautes technologies, l'un des plus exposés à l'impact de la hausse des barrières douanières, a fini pratiquement inchangé mais celui de la consommation non contrainte a reculé de 0,56%, la plus forte baisse sectorielle du jour.

Parmi les sociétés ayant publié leurs résultats jeudi soir ou vendredi avant l'ouverture, Campbell Soup a gagné 3,9%, le marché saluant un bénéfice meilleur qu'attendu. A l'opposé, le groupe de cosmétique Ulta Beauty a chuté de 29,55% après avoir abaissé sa prévision de profit annuel.

LA SÉANCE EN EUROPE

Les principaux indices boursiers européens ont clos sur une note positive un mois d'août agité: à Paris, le CAC 40 a gagné 0,56% à 5.480,48 points, sa meilleure clôture depuis le 1er août. Le Footsie britannique a pris 0,32% et le Dax allemand a progressé de 0,85%.

L'indice EuroStoxx 50 a avancé de 0,45%, le FTSEurofirst 300 de 0,58% et le Stoxx 600 de 0,73%, au plus haut depuis le 2 août.

Sur l'ensemble d'un mois longtemps marqué par le repli des investisseurs sur les valeurs refuges, obligations souveraines en tête, le CAC 40 a abandonné 0,70% et le Stoxx 600 1,54%.

TAUX

Comme sur les marchés actions, l'optimisme quant à l'évolution du conflit commercial entre Washington et Pékin a fait long feu sur le marché obligataire, ce qui s'est traduit par une nouvelle baisse des rendements en fin de séance, dans des volumes toutefois très réduits avant le long week-end du Labor Day.

Le rendement des Treasuries à dix ans a ainsi abandonné un peu plus d'un point de base à 1,5045% après avoir atteint 1,543% en matinée.

L'écart entre les rendements à deux et dix ans traduit toujours une inversion de la courbe mais beaucoup moins marquée qu'à son pic de mercredi, la différence entre les deux échéances étant revenue à moins d'un point, contre 6,5 points deux jours plus tôt .

CHANGES

Sur le marché des devises, le dollar prenait 0,32% en fin de séance face à un panier de devises de référence mais sa hausse atteignait 0,57% face à l'euro, qui s'échangeait contre 1,0992 dollar après avoir enfoncé le seuil de 1,10 pour la première fois depuis mai 2017.

Les cambistes avancent plusieurs explications à cet accès de faiblesse de la monnaie unique, parmi lesquelles des ajustements de portefeuille de fin mois accentuant la tendance des derniers jours et des indicateurs décevants en zone euro qui plaident pour un nouvel assouplissement de la politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE).

PÉTROLE

Les cours du pétrole ont terminé en baisse marquée avant l'arrivée prévue de l'ouragan Dorian sur la Floride, qui pourrait freiner la demande sans pour autant réduire considérablement la production.

Le contrat octobre sur le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) a perdu 1,61 dollar, soit 2,84%, à 55,10 dollars le baril et le Brent a cédé 65 cents (1,06%) à 60,43 dollars.

Sur la semaine, le WTI a gagné près de 1,5% et le Brent 1,8%, leur meilleure performance hebdomadaire depuis début juillet.

À SUIVRE LUNDI

La séance de lundi pourrait être plus calme qu'à l'habitude sur les marchés européens en l'absence des investisseurs américains mais la matinée sera animée par la publication des résultats définitifs des enquêtes mensuelles auprès des directeurs d'achats (PMI) du secteur manufacturier.

(Avec Sinéad Carew à New York et Akanksha Rana à Bangalore)

par Marc Angrand