Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a clôturé en hausse de 0,98% jeudi, tirée par les résultats d'entreprises, mais l'enthousiasme du début de séance a été tempéré par des données économiques moroses.

L'indice vedette CAC 40 a progressé de 62,88 points à 6.508,14 points. La veille, il avait brisé une série de trois baisses avec une hausse de 0,48%.

La cote Parisienne avait pourtant ouvert en forte hausse et dépassé la barre des +2% en milieu de journée.

L'enthousiasme du début de séance des marchés européens est quelque peu "retombé malgré des résultats d'entreprises plutôt bons", notamment après la publication d'une contraction de 1,4% du produit intérieur brut américain, constate Charles de Riedmatten, gérant actions de Myria AM.

Les analystes tablaient pourtant sur une croissance de 1,1% de l'activité économique des Etats-Unis au premier trimestre.

La raison principale de ce repli est "une balance commerciale déficitaire" tandis que "la consommation intérieure reste très bonne et ne remet pas en cause le resserrement monétaire" de la banque centrale américaine, explique Charles de Riedmatten.

En Europe, la hausse des prix a atteint 7,4% sur un an en Allemagne en avril, un nouveau record, selon les chiffres provisoires. "Une accélération mais pas une envolée exceptionnelle de l'inflation", commente l'analyste de Myria AM.

Le vice-président de la Banque centrale européenne Luis de Guindos a estimé que l'inflation en zone euro était "très proche du pic" et devrait décélérer au second semestre.

M. de Riedmatten rappelle que la dynamique des prix en zone euro "dépend toujours du contexte géopolitique et notamment de la réponse de l'Union européenne à l'arrêt des livraisons de gaz russe à la Pologne et à la Bulgarie" annoncé mercredi.

"Si un embargo sur le pétrole et le gaz russe est décidé, l'inflation ne va pas ralentir de sitôt", estime-t-il.

Ces nouvelles ont réduit les gains acquis en début de journée grâce aux publications de résultats d'entreprises.

L'euro faiblissait encore face au dollar, à 1,0497 dollar (-0,57%), après un plus bas depuis plus de cinq ans.

La tech à la fête

Dans le sillage des bons résultats de Meta (Facebook) et de ceux enregistrés sur la place Parisienne depuis plusieurs jours, le secteur technologique a bondi.

Le géant français de l'informatique Capgemini (+5,15% à 196,10 euros) a connu une croissance record de son chiffre d'affaires de 17,7% au premier trimestre 2021 (à taux de change constants).

Dassault Systemes (+5,72% à 41,72 euros), Worldline (+6,77% à 38,16 euros), STMicroelectronics (+1,58% à 35,59 euros) et Atos (+6,10% à 23,31 euros) en profitaient aussi.

Le fabricant français de substrat pour semi-conducteurs Soitec, qui a décollé de 7,03% à 164,50 euros, a vu son chiffre d'affaires augmenter de 50% sur l'exercice écoulé. Il dépasse désormais la barre du milliard de dollars.

TotalEnergies encore en hausse

TotalEnergies, porté par le rebond des prix de l'énergie, a dégagé au premier trimestre un bénéfice net en hausse de 48% à 4,9 milliards de dollars, malgré les dépréciations liées à la Russie. Le titre a pris 3,66% à 46,78 euros.

Le groupe minier Eramet a chuté de 9,60% à 127,10 euros, les investisseurs jugeant sa prévision de bénéfice d'exploitation (Ebitda) pour 2022 trop prudente.

Par ailleurs, le producteur d'énergie renouvelable français Albioma s'est envolé de 15,91% pour atteindre 50,70 euros l'action, un peu au dessus du prix que compte payer le fonds américain KKR pour racheter l'entreprise.

URW toujours en reprise

Le géant des centres commerciaux Unibail Rodamco Westfield (URW) s'est félicité d'une "forte reprise post-Covid-19" au premier trimestre: le chiffre d'affaires des commerçants hébergés par URW est remonté à 93% de son niveau d'avant-Covid-19. Le titre a perdu 4,25% à 67,66 euros.

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