Les titres Unibail-Rodamco-Westfield (-4,98% à 66,04 euros) et Klépierre (-5,44% à 18,79 euros) sont chahutés ce matin sur la place de Paris, où ils accusent respectivement les plus fortes baisses du CAC 40 et du SBF 120. Et pour cause : les centres commerciaux non alimentaires de plus de 20 000 mètres carrés ont été contraints fermer leurs portes dès dimanche en France et ce pour un mois minimum. L’objectif est de ralentir la progression de l’épidémie de Covid-19 et d’éviter un nouveau confinement autant que faire se peut.

Précisons toutefois que les hypermarchés alimentaires présents dans ces galeries resteront ouverts, tout comme les pharmacies et boulangeries.

Selon le Conseil national des centres commerciaux (CNCC), 396 centres commerciaux seraient concernés sur un total de 835 en France. Cela représente près de 25 000 commerces sur les 300 000 que compte la France.

Klépierre a été la première foncière à réagir à ces nouvelles restrictions. Le groupe précise que les centres commerciaux de plus de 20 000 mètres carrés représentent environ 88% du portefeuille français (en valeur, part totale).

Face à l'impact économique de telles mesures, le gouvernement français a l'intention de " largement indemniser " les commerces. Ainsi, l'Etat va prendre en charge un " droit d'option " entre la compensation de perte de chiffre d'affaires jusqu'à 10 000 euros ou l'indemnisation de 20 % du chiffre d'affaires plafonné à 200 000 euros par mois.

En parallèle, sera également présent un dispositif de couverture de 70% des charges fixes pour les grandes enseignes (chiffre d'affaires supérieur à 1 millions d'euros) et un droit au chômage partiel pris en charge à 100%.

" Nous comprenons que les enseignes sont si bien traitées que les loyers seront probablement payés sans trop rechigner, ce qui devrait limiter la casse pour les Unibail, Klépierre, Mercialys, Carmila ou Altarea ", estime Invest Securities.

Par contre, le bureau d'études constate qu'une brèche a possiblement été ouverte dans l'obligation de payer les loyers, alors que le tribunal judiciaire de Paris a statué le 20 janvier dernier en exemptant une enseigne locataire de payer les loyers du premier confinement en assimilant l'impossibilité d'exploitation d'un locataire en raison d'une décision des pouvoir publics à la destruction de la chose louée.

Si cette " décision surprenante " crée une zone d'incertitude, il n'est pas sûr qu'elle résiste à la Cour d'Appel, conclut l'expert.

Valeurs citées dans l'article : Unibail-Rodamco-Westfield SE, Klépierre