Après plusieurs mois d'une stratégie d'acquisitions à plusieurs volets, certains membres du conseil d'administration font pression sur M. Orcel pour qu'il leur donne des orientations, alors que l'offre d'achat de son petit rival Banco BPM est en suspens, ont déclaré des sources proches du dossier, s'exprimant sous couvert d'anonymat avant la réunion du conseil d'administration dimanche de la deuxième banque italienne.
M. Orcel, qui s'est forgé une réputation de négociateur au cours d'une carrière de trois décennies dans la banque d'investissement, conserve la confiance des investisseurs qui ont vu le cours de l'action UniCredit multiplié par six depuis son arrivée en 2021. Cependant, il se trouve dans une situation délicate, ses deux grandes opérations de fusion-acquisition visant la Commerzbank allemande et BPM n'avançant que très lentement.
UniCredit n'a pas souhaité faire de commentaires.
Le conseil d'administration de la banque est régulièrement informé par le PDG de sa stratégie en matière de fusions et acquisitions, a déclaré séparément une troisième personne proche du dossier.
M. Orcel a placé UniCredit au cœur de la vague de consolidation qui balaye la finance italienne avec une offre de 14 milliards d'euros (16 milliards de dollars) en actions pour BPM et après avoir racheté 6,7 % de l'assureur Generali, qu'UniCredit a qualifié d'investissement financier, à l'instar de sa participation de 28 % dans Commerzbank.
L'offre sur BPM a irrité Rome, qui avait d'autres projets pour le créancier et a imposé le mois dernier des conditions à UniCredit pour pouvoir poursuivre l'opération. UniCredit a déclaré que ces conditions pourraient lui être préjudiciables et la contraindre à abandonner l'offre.
L'impasse avec le gouvernement a créé un niveau inhabituel d'incertitude autour d'un processus d'offre très avancé. UniCredit a lancé la semaine dernière sa proposition d'échange pour BPM, ce qui signifie que les investisseurs de BPM peuvent céder leurs actions avant la fin de la période d'offre, le 23 juin.
Le malaise de certains membres du conseil d'administration laisse présager des divisions au moment où M. Orcel entre dans une phase cruciale de sa stratégie à haut risque.
M. Orcel s'est également heurté au gouvernement allemand lorsqu'il a acquis une participation dans la Commerzbank et appelé à une fusion complète, avant d'annoncer qu'il suspendait le processus jusqu'en 2026 au moins.
La participation dans Commerzbank vaut 8 milliards d'euros au cours actuel, celle dans Generali 3,6 milliards d'euros.
UniCredit publiera ses résultats du premier trimestre lundi.
(1 dollar = 0,8882 euro) (Reportage d'Elvira Pollina et Valentina Za ; édité par Tommy Reggiori Wilkes et Elaine Hardcastle)