Londres (awp/afp) - Le géant de l'agroalimentaire et des cosmétiques Unilever a annoncé lundi devenir une entreprise uniquement britannique après avoir bouclé la fusion juridique de ses deux entités à Londres et à Rotterdam aux Pays-Bas.

Unilever explique dans un communiqué que pour la première fois de ses 90 ans d'histoire le groupe évoluera en Bourse avec une seule capitalisation et une seule classe d'actions.

Son siège social se situera dans la capitale britannique et son titre sera échangeable sur les marchés à Londres, Amsterdam et New York.

Ses actionnaires avaient donné leur feu vert à cette réorganisation juridique qui créé une société unique et met fin à sa bicéphalie entre Londres et Rotterdam.

Unilever précise qu'il n'y aura aucun impact sur ses activités, ses sites ou son personnel que ce soit aux Pays-Bas ou au Royaume-Uni.

Outre le siège social, Londres abritera toujours la division de produits cosmétiques et Rotterdam celle des produits alimentaires.

"Jour important"

"C'est un jour important pour Unilever", souligne le président du conseil d'administration Nils Andersen.

"Nous aimerions remercier nos actionnaires pour leur soutien dans nos propositions d'unification, qui nous donnent plus de flexibilité pour gérer notre portefeuille, enlèvent de la complexité et améliorent la gouvernance", a-t-il ajouté.

Le groupe voulait fusionner ses deux entités afin d'être plus réactif face aux défis qui l'attendent, dont ceux posés par la pandémie de Covid-19.

La direction d'Unilever estimait que la structure duale pouvait se révéler un handicap, par exemple lorsqu'il s'agit de vendre des entités du groupe.

En 2018, le fabricant des glaces Ben and Jerry's et du savon Dove avait tenté de déplacer le siège de l'entreprise de Londres vers le port néerlandais de Rotterdam. Mais il avait dû reculer après une révolte des actionnaires au Royaume-Uni, car ce projet aurait mis fin à sa cotation à Londres.

Unilever est né en 1930, issu de la fusion du producteur de margarine néerlandais Margarien Unie avec le savonnier britannique Lever Brothers. Il est depuis devenu un géant mondial de l'agroalimentaire, avec dans son portefeuille des marques telles que le thé Lipton, la crème glacée Magnum ou les aliments Knorr.

Pour Sophie Lund-Yates, analyste chez Hargreaves Lansdown, le groupe cherche avant tout à "rendre plus facile" une simplification de ses activités.

"Le coronavirus complique les choses et l'évolution du chiffre d'affaires plus incertaine alors que les ventes étaient déjà moroses", indique-t-elle à l'AFP.

Selon elle, "le groupe a besoin d'être plus leste pour croître sur le long terme et c'est pourquoi nous voyons la scission des activités dans le thé".

Unilever a annoncé cet été la création d'ici la fin 2021 d'une entité distincte pour sa gamme de thés, qui a généré un chiffre d'affaires de 2 milliards d'euros (2,17 milliards de francs suisses) en 2019 mais dont les volumes diminuent en raison d'une demande modérée de thé noir.

afp/fr