Le géant britannique de la consommation mène de front un programme de réorganisation, avec à la clé une réduction de ses effectifs et des gains de productivité. Il continue d’évoluer dans un contexte macroéconomique incertain, mais garde le cap.

Des résultats supérieurs aux attentes

Le groupe a dépassé les prévisions de croissance organique au premier trimestre, avec une progression de 3% contre 2,8% attendus. Cette performance s’appuie sur une hausse de 1,3% des volumes et de 1,7% des prix.

Les divisions “soins personnels” et “beauté et bien-être”, portées par Dove, tirent les résultats vers le haut. Elles enregistrent respectivement une croissance de 5,1% et 4,1%, et représentent ensemble 44% du chiffre d’affaires du trimestre. L’alimentaire pèse, lui, 35%.

Dans la division beauté et bien-être (+4,1%), les marques américaines Liquid I.V. et Nutrafol offrent au groupe une croissance à deux chiffres et tirent la croissance du segment "bien-être". En revanche, la "beauté" progresse plus modestement, pénalisée par une demande en recul aux États-Unis et en Chine.

Du côté des soins personnels (+5,1%), la hausse des prix (+2,4%) a bien été absorbée par les consommateurs, dopant les résultats.

Alimentaire en baisse, glaces en forme

Sur le segment alimentaire, la croissance en valeur est sauvée par une hausse des prix de 2,7%, mais les volumes reculent de 1,1%, leur plus forte baisse en cinq trimestres.

À l’inverse, les glaces affichent une croissance de 4%, bien supérieure à l’an dernier, portée par l’innovation et les gains de productivité. Cette dynamique précède la scission annoncée de l’activité. D’ici la fin de l’année, “The Magnum Ice Cream Company” deviendra une société indépendante, cotée à Amsterdam, Londres et New York. La séparation opérationnelle sera effective au 1er juillet. Elle regroupera cinq des dix plus importants vendeurs au monde : Wall’s, Ben & Jerry’s, Magnum, Cornetto et Ola.

Une diversification géographique rassurante

Unilever bénéficie d’un bon équilibre géographique : aucun continent ne représente plus de 50% des ventes, même si l’Asie reste la première zone. L’Amérique du Nord signe la plus belle performance avec une croissance de 6,2%. Tous les autres continents contribuent modestement à la progression en valeur. Le groupe annonce n’être que modestement impacté par les droits de douane.

Une stratégie axée sur la productivité et l’innovation

Le groupe affirme être en avance sur son programme de productivité, qui vise 550 millions d’euros d’économies d’ici fin 2025. Cette stratégie s’accompagne d’une restructuration : 6000 des 7500 suppressions de postes prévues ont déjà été réalisées, dont 3000 sur les 10 000 emplois de bureau en Europe.

Unilever confirme ses objectifs pour l’année : une croissance autour de 4%, avec une marge d’erreur d’un point. L’entreprise compte sur l’innovation (investissements annoncés à 3% du CA) pour soutenir sa dynamique à long terme.

Mais les risques restent bien présents : incertitude sur la consommation, volatilité des devises et des matières premières. D’autre part, le groupe  poursuit son plan de rachat d’actions d’ici la fin du semestre, et versera un dividende de 0,4528 € par action.

Les résultats du trimestre confirment la pertinence de la stratégie centrée sur les marques phares. Dove, Liquid I.V. et Magnum affichent toutes une croissance supérieure à 8%. 

Malgré des perspectives globalement optimistes, plusieurs points d’ombre subsistent. Citi anticipe une baisse de 0,8% des marges au premier semestre, ainsi qu’un impact négatif d’environ 5% sur le bénéfice par action en raison des effets de change. L'incertitude entourant la scission de l’activité glaces ajoute également une dose de prudence aux projections.